« L E rejet des greffons rénaux ne s'explique pas seulement par des mécanismes antigènes-dépendants », rappelle le Dr Yu Seun Kim (Séoul, Corée) dans une lettre au « Lancet ». D'autres facteurs de dysfonction, voire de rejet des greffons, ont en effet été identifiés : âge du donneur et des receveurs, donneurs de sexe féminin, donneurs et receveurs Noirs, délai entre le prélèvement et la greffe, enfin, index de masse corporelle élevée ou hypertension artérielle chez le receveur.
Les chercheurs coréens se sont intéressés à l'influence du poids du rein greffé sur le devenir de la transplantation. Pour cela, ils ont évalué par calcul - en prenant en compte la surface corporelle du donneur, son poids, son index de masse corporelle, le volume du rein - le poids du greffon rénal et ils ont suivi pendant au moins 36 mois, 82 adultes transplantés traités par ciclosporine et corticoïdes. 59 d'entre eux avaient reçu un organe provenant d'un membre de leur famille et dans cette sous-population aucun rejet n'a été déploré.
Estimer la fonction rénale du greffon
Les investigateurs ont régulièrement effectué des mesures de la créatininémie, de la clairance rénale sur 24 heures, de la protéinurie des 24 heures afin d'estimer la fonction rénale du greffon. « Si des facteurs tels que le sexe, l'âge et le poids du receveur ainsi que la compatibilité sanguine et le degré de concordance HLA, semblent n'avoir qu'une faible influence sur la clairance de la créatinine à un an, le ratio entre le poids du rein et le poids du receveur s'est révélé être un facteur indépendant de l'évolution des fonction rénales », expliquent les auteurs. L'inadéquation entre le poids du greffon et celui du receveur semble induire des phénomènes d'hyper- ou d'hypofiltration néfastes sur la fonction rénale à moyenne et long terme. Pour les auteurs, « en l'absence de méthode permettant de déterminer précisément la masse néphronique fonctionnelle du greffon, le calcul du poids du rein et de son adéquation avec celui du receveur paraît être un élément à prendre en considération avant la pratique de la greffe ».
« The Lancet » vol. 357, pp. 1180-1181, 14 avril 2001.
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