Afin d’évaluer la capacité à l’effort différents tests de marche ont été mis au point dans les années 1980. Ces tests simples, peu onéreux présentent l’intérêt de reposer sur un effort naturel. Aujourd’hui, ils sont couramment utilisés, notamment le test de marche de 6 mn ou TM6, qui permet de mesurer la capacité fonctionnelle des patients atteints de pathologie respiratoire, de préciser le pronostic de leur maladie, de guider le choix d’une éventuelle intervention thérapeutique et de quantifier l’effort de celle-ci.
Le test de marche de six minutes est bien toléré et représentatif des activités quotidiennes des patients. Les différentes études ont montré que le TM6 est un test d’exercice sous-maximal d’intensité aisé chez les seniors et les patients modérés, alors qu’il s’agit d’un test d’exercice quasi-maximal voire maximal chez les patients sévères. Enfin, il faut savoir qu’il est également largement préféré des patients au test d’effort maximal sur tapis roulant ou vélo.
Le Dr Gaëlle Kervio (Rennes) précise qu’ « il s’agit d’une prescription médicale et, qu’en pneumologie, ce test est remboursé par la sécurité sociale. Les deux contre-indications absolues sont l’angor instable ou l’infarctus du myocarde dans le mois précédant la réalisation du test ; les deux contre-indications relatives sont une fréquence cardiaque de repos supérieure ou égale à 120 battements/mn et une pression artérielle supérieure à 180/100 mm Hg. »
La réalisation technique de test de marche est simple : « un couloir d’hôpital peut suffire avec un parcours aller-retour ou un parcours circulaire, mais une familiarisation de ce parcours est obligatoire » indique Gaëlle Kervio.
Parcourir au moins 82% de la distance théorique
La distance parcourue en 6 mn évalue la capacité fonctionnelle à l’effort de façon globale du sujet. De nombreux facteurs comme la taille, l’âge, le poids, le sexe et l’ethnie influencent la distance parcourue. Il faut savoir qu’une distance réelle inférieure à 82 % de la distance théorique indique une limitation fonctionnelle globale à l’effort du sujet. L’évaluation régulière de la distance parcourue permet de suivre la dégradation de l’état de santé de la personne et le résultat à retenir est une diminution de plus de 70 mètres. Cette évaluation régulière permet également d’évaluer l’efficacité de nombreuses thérapies et une augmentation de 35 à 54 mètres de la distance parcourue ou une augmentation de plus de 10 % signe l’efficacité de la thérapeutique. La distance parcourue en tant qu’indice pronostique reste un sujet controversé, mais il semblerait qu’une distance parcourue de moins de 300 mètres soit un indice de mauvais pronostic.
« S’il présente de nombreux avantages, le TM6 présente néanmoins certaines limites : il ne permet pas de contrôle médical, ne mesure pas les valeurs maximales individuelles des patients et n’analyse pas de manière précise les mécanismes limitant à l’effort ce que fait très bien le test maximal. Mais sa facilité de réalisation et son interprétation le rendent complémentaire du test maximal ».
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