D ES chercheurs du National Institute on Drug Abuse (Baltimore) publient dans les « Archives of General Psychiatry » (numéro du 14 avril), une étude montrant pour la première fois chez les humains l'implication des récepteurs aux cannabinoïdes cérébraux dans les effets de la marijuana.
Ils ont travaillé sur un nouveau produit capable de bloquer ces récepteurs, et produisant une réduction significative des effets physiques et psychiques de la marijuana.
L'antagonistes des récepteurs aux cannabinoïdes, nommé pour l'instant SR141716, a été découvert par Sanofi-Synthélabo, à Paris.
Dans l'investigation sur le rôle du système cannabinoïde chez les humains qu'ils ont menée, le Dr Marilyn Hestis et coll. ont inclus 63 patients ayant déjà utilisé la marijuana. On leur a donné des doses croissantes de SR141716 ou un placebo, et deux heures après, ils ont fumé un « joint » de marijuana. Les effets du tétrahydrocannabinol, la principale substance psychoactive du cannabis, ont été significativement réduits chez les sujets ayant pris le SR141716, ce qui n'a pas été le cas chez les personnes sous placebo. Pour la dose la plus élevée du SR141716 (90 mg), les volontaires ont rapporté une réduction de 63 % de la sensation de « high », de 43 % de celle d'être « stone » et de 43 % de l'« effet drogue ». De plus, ces sujets présentent moins d'augmentation du rythme cardiaque (réduction de 59 %), l'un des principaux effets physiques de la marijuana.
Implication formelle des récepteurs aux cannabinoïdes
En montrant pour la première fois chez l'humain l'implication formelle des récepteurs aux cannabinoïdes situés dans le cerveau dans les effets de la marijuana, ces résultats constituent une étape importante dans la compréhension du rôle complexe de ce système de récepteurs.
Les récepteurs aux cannabinoïdes sont des protéines situées à la surface des cellules du cerveau et qui lient, chez l'animal, le tétrhydrocannabinol. Ils sont présents en quantité plus importante dans les régions cérébrales impliquées dans la pensée, la mémoire, l'attention et le contrôle du mouvement. Leur rôle chez l'humain n'est pas encore bien compris, mais chez l'animal, il a été montré que les agonistes de ces récepteurs altèrent la mémoire et l'apprentissage et augmentent l'appétit et la prise alimentaire.
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