Une patiente a bénéficié d'une 6e transplantation rénale, une "prouesse chirurgicale" et une première en France, réalisée par les équipes de l'hôpital Necker-Enfants Malades et de l’HEGP, a annoncé lundi l’AP-HP.
C’est la conjonction d’avancées chirurgicales et médicamenteuses qui a rendu cette 6e transplantation possible. En effet, la patiente âgée de 46 ans souffre d'un syndrome hémolytique et urémique atypique (SHU-atypique), maladie génétique rare pouvant détruire les reins (et d'autres organes) par occlusions des petits vaisseaux sanguins. Jusqu’à présent, les précédentes greffes s’étaient soldées par des échecs, les reins étant systématiquement détruits par le SHU.
Une nouvelle biothérapie, l’eculizumab (Soliris), réputée efficace contre le SHU en agissant sur le système du complément, a permis de tenter cette 6e transplantation. Grâce à cette molécule, en sus des immuno-suppresseurs anti-rejet, la fonction rénale de la patiente, opérée le 31 janvier 2015, est à présent normale. "Ce traitement a complètement changé le pronostic de la maladie" et "d'autres malades traités depuis quelques années n'ont pas de récidives, y compris après une greffe", a souligné le Pr Christophe Legendre (néphrologue à l’hôpital Necker). "Au départ, on n'était pas sûrs d'y arriver", en raison des multiples opérations qu'avait subies la patiente, a relevé le Pr Arnaud Mejean, chirurgien urologue à l’HEGP qui a réalisé la transplantation.
La réussite n'était en effet pas acquise chez cette femme de 46 ans, prise en charge dès l'âge de cinq ans à Necker-Enfants malades et qui a alterné durant toute sa vie des périodes de dialyse et de greffes rénales, dont certaines rejettées très rapidement. Deux de ses jeunes soeurs sont décédées à l'âge de 2 et 8 ans de cette même pathologie.
627 greffes rénales ont été réalisées en 2014 à l’AP, dont 130 (21%) à partir de donneurs vivants.
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