Une correspondance du New England Journal of Medicine rapporte un cas de test à l’alcool faussement positif chez un patient diabétique traité par inhibiteur de SGLT2 (iSGLT2) . Une histoire de fermentation…
Classe médicamenteuse largement prescrite ces dernières années dans la prise en charge du diabète de type 2, les iSGLT2 agissent sur le co-transporteur sodium-glucose 2 en inhibant la réabsorption du glucose au niveau rénal sans induire d’hypoglycémie.
Le Dr Aaron Schwartz, de l’Université de Pennsylvanie, rapporte un cas de toxicologie lié aux iSGLT2. Un patient de 60 ans réalise un test urinaire EtG (alcool) à la demande du bureau de probation. Le test se révèle positif alors même que le patient maintient ne pas avoir consommé d’alcool depuis plus de 10 mois. Il réitère plusieurs fois le test EtG qui revient positif à chaque fois. De plus, aucune trace d’autres substances n’a été retrouvée au cours de ces tests.
Un phénomène connu chez les patients en hyperglycémie
Le patient, inquiet, contacte alors son centre de soins primaires qui réalise à son tour un test EtG… négatif cette fois-ci. Une glycosurie est cependant objectivée (1 000 mg de glucose/dl), cohérente avec le traitement par empagliflozine (20 mg/jour) prescrit à ce patient 5 mois auparavant pour traiter son diabète de type 2. Le laboratoire du centre décide alors de mettre l’échantillon d’urine en culture découvrant ainsi environ 50 000 unités de formation de colonies (UFC) par millilitre par des organismes à gram positif. Les taux de nitrites et de leucocytes n’étaient pas élevés. Outre la glycosurie, les iSGLT2 peuvent être fréquemment à l’origine d’une présence de bactéries dans les urines.
Après avoir enquêté auprès du bureau de probation, il a été retrouvé une absence de réfrigération entre le moment du prélèvement et celui de l’analyse par le laboratoire externe sollicité par le bureau. Suspectant ce défaut de protocole, l’équipe du centre de soins a réitéré l’analyse de l’urine en sortant l’échantillon quelque temps du système de réfrigération. Le test s’est alors révélé positif.
Le Dr Aaron Schwartz explique ainsi que « la fermentation microbienne du glucose urinaire en éthanol semble être la cause apparente des multiples tests toxicologiques positifs de ce patient ». À noter que ce phénomène est connu chez les personnes présentant une hyperglycémie. Pour l’auteur, ce cas clinique incite à prendre en compte cet événement indésirable lors des tests toxicologiques chez les patients traités par iSGLT2.
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