C'est simple mais il fallait y penser. Selon une étude conduite par Jean Claude Baron (directeur de recherche Inserm au sein de l'Unité 894 "Centre de psychiatrie et neurosciences") en collaboration avec des chercheurs anglais et allemands, un simple masque à oxygène pourrait protéger des séquelles neurologiques les personnes atteintes d'un AVC aigu.
Lors d'un AVC, les séquelles résultent essentiellement de l’hypoxie induite par l'ischémie. Un objectif majeur poursuivi par les chercheurs est donc de protéger le tissu encore viable jusqu’à ce qu'il soit à nouveau irrigué et réoxygéné. L’équipe de JC Baron a donc proposé de mettre les patients victimes d’AVC sous O2 pendant la phase aiguë, le temps de lever l’ischémie.
Cette stratégie a été testée avec succès chez la souris et a montré que ce traitement très simple prévient de façon quasi complète la perte neuronale et l’inflammation tissulaire chez ces animaux, et de façon complète les déficits sensorimoteurs, suite à l’ischémie cérébrale.
Pour Jean Claude Baron, directeur de recherche à l'Inserm et neurologue attaché à l’hôpital Sainte-Anne : "Ce travail a une valeur importante pour sa transposition à l'homme car le traitement consiste en une simple bouteille à oxygène et un masque facial léger ", précise-t-il. Si l’utilité clinique de ce traitement simple à mettre en œuvre et peu coûteux est prouvée par des essais ultérieurs randomisés appropriés, il serait possible à la fois d’améliorer l’efficacité des traitements et de diminuer les lésions cérébrales suite à un AIT/AVC mineur, et ainsi de réduire les handicaps estime l’inserm.
« Ce traitement serait très facile à mettre en œuvre chez des patients ayant un AVC, ce dès le transport en ambulance. Il serait également envisageable de le mettre en œuvre à domicile, avant l’arrivée des secours, chez les patients à haut risque d’AVC, grâce à une formation minimale du patient et de son conjoint ", indique Jean Claude Baron.
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