Chez nous, la pratique du baiser donné sur les lèvres est assez strictement limitée aux relations tout à fait intimes, dont elle marque et consacre en quelque sorte le début. Au contraire, en Angleterre, en Russie, en Allemagne, dans environ 90 pour cent des cas, c’est sur la bouche, de préférence aux joues et au front, que se donnent les baisers.
Malgré les avertissements des hommes de science, il est à craindre que ces errements ne se perpétuent. On ne saurait donc trop louer M. Hermann Sommer d’avoir trouvé le moyen de supprimer le caractère nocif de ce divertissement, sans en détruire le charme.
Voici exactement en quoi consiste son invention. Il a construit un petit appareil, dont l’aspect général rappelle celui d’une raquette de tennis, ou encore, si l’on veut, d’un crible. Sur un cadre en ivoire est tendue une gaze imprégnée d’un liquide antiseptique. Lors donc qu’on veut témoigner sa tendresse à une autre personne par un baiser, on saisit par le manche le petit appareil de M. Hermann Sommer, et on l’interpose entre ses lèvres et celles de son vis-à-vis. Le plaisir qu’on ressent n’est, paraît-il, pas sensiblement moindre, et les microbes sont arrêtés par le voile de gaze qui, en outre, décourage toutes privautés excessives.
L’appareil n’a qu’un inconvénient, léger du reste, que confesse son auteur. L’odeur de l’antiseptique trouble un peu les premières fois ; mais on s’y fait très vite et comme elle est accompagnée de phénomènes concomitants qui sont après tout agréables, il s’établit autour de cette odeur des associations d’idées qui la font vite trouver délicieuse.
(L’Éclair, mars 1910)
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