Le dernier bulletin hebdomadaire du 28 décembre 2017 de la grippe publié par Santé publique France, indique que toutes les régions de métropole ont franchi le seuil épidémique, hormis la Corse. Ce bulletin épidémiologique fait état des virus circulants en médecine ambulatoire, qui ont pu être recueillis et analysés :
- 79 % de virus de type A : 56 % A(H1N1) ; 12 % A(H3N2) et 11 % non sous-typés.
- 21 % virus de type B : 16 % virus B/Yamagata ; < 1 % virus B/Victoria et 4 % sans lignage.
« Il convient d'être prudent dans nos interprétations, car nous sommes au début de l'épidémie et ces données virologiques peuvent évoluer », prévient le Pr Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon, et responsable du Centre national de référence des virus respiratoires. Cependant, certaines informations peuvent être retenues à ce jour sur la grippe et la vaccination.
Un vaccin bien ciblé contre les virus de type A...
« Vis-à-vis des virus A(H1N1) et A(H3N2) actuellement circulants, nous sommes en parfaite adéquation vaccinale », précise de la Pr Lina. Ce premier point est très important, sachant que le A(H3N2) est un virus particulièrement agressif qui touche surtout les personnes âgées.
... mais pas de type B
« Pour les virus de type B, l'OMS avait recommandé une protection contre Victoria, alors que la souche circulante est surtout le virusB/Yamagata. Donc, vis-à-vis du virus B, la protection vaccinale n'est pas idéale ! On considère qu'il y a un "mismatch" ».
Cependant, même si ce vaccin ne protège pas contre le virus B/Yamagata, le Pr Bruno Lina précise que l'actuelle vaccination offre une protection croisée. « On peut estimer qu'il existe une efficacité vaccinale entre 20 et 40 % contre ce virus B. »
Précision importante et rassurante : les virus de la grippe de type B sont considérés comme les moins "dangereux", car ils sont à l'origine de formes les moins sévères de la grippe et qui touchent plus souvent des personnes jeunes.
Des données rassurantes
Au total, les données que nous avons ce jour sont assez rassurantes, car la part des virus A(H3N2) circulants n'est pas très importante – surtout par rapport à l'an passé. « Par ailleurs, le dernier bulletin épidémiologique nous apprend que la moyenne d'âge des formes graves de la grippe est plus basse que celle de l'an passé qui avait touché beaucoup de séniors », ajoute le Pr Lina.
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