Si les dermocorticoïdes représentent le traitement de première intention efficace et sûr, il existe pourtant encore une grande méfiance à les utiliser, tant de la part des patients ou parents que certains médecins. Ces craintes sont nettement ressorties dans une enquête menée auprès de 4 000 mamans d’enfants atopiques . En effet, 28 % des mères ont signalé ne pas utiliser de dermocorticoïde pendant les crises, et 38 % reconnaissent utiliser Diprosone®, Tridesonit® ou Locoid®. L’efficacité des dermocorticoïdes est reconnue par 95 % des mères. Toutefois, plus d’une sur deux essaye d’en limiter le volume utilisé,
le nombre de cures et la durée du traitement. « Médecins et malades craignent les effets secondaires de la cortisone per os, notamment le risque d’altérer la croissance des enfants. Cependant, cette crainte est non justifiée, commente le Pr Bodemer. Le passage systémique est faible si le traitement bien géré. » À l’opposé, l’usage trop faible des dermocorticoïdes peut avoir l’effet inverse de celui voulu. « L’enfant mal soigné se gratte la nuit, dort mal et risque alors de ne pas faire son pic de synthèse d’hormone de croissance (GH) qui a lieu durant le sommeil?», poursuit la dermatologue. Il est donc primordial d’éduquer le patient aux bonnes pratiques du traitement.
À ce sujet, une étude présentée aux Journées Dermatologiques de Paris a mis en évidence l’intérêt d’un programme d’éducation thérapeutique de la dermatite atopique, mené auprès de 152 enfants atteints de formes modérées à sévères entre 2008 et 2011. Au final, la prise en charge a permis de diminuer le Scorad dans 100 % des cas, ainsi que le prurit et les troubles du sommeil, et donc d’améliorer la qualité de vie du patient. De nombreuses familles ont rapporté avoir modifié leur prise en charge et notamment la diminution ou la disparition de leur réticence à utiliser les dermocorticoïdes. Une expérience concluante qu’il reste à étendre à l’ensemble de la France.
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