« Être une femme médecin dans un congrès médical en 2018, ce n’est pas toujours une zone de confort. » Le Dr Catherine Laporte, présidente du Comité scientifique du Congrès de la médecine générale est bien placée pour le savoir. « Ça va ma belle ? Tu vas bien ma grande ? », ces petites phrases entendues en Congrès, « mettent mal à l’aise, mais personne ne s’est défendu, personne n’a défendu son voisin et la réaction souvent est un rire », a expliqué la généraliste en discours d’ouverture du CMGF, ce matin, au Palais des Congrès de Paris. « Cette violence ordinaire est bien la partie immergée de l’iceberg de la violence faites aux femmes », souligne le Dr Laporte. Les organisateurs du CMGF ont donc décidé de faire de ce thème d’actualité un des sujets phares de cette 12e édition. Plusieurs communications orales et une séance plénière y seront notamment consacrés au cours des trois jours. « Nous devons faire face à cette problématique pour être dans notre rôle habituel de prévention, de repérage, de prise en charge », a ajouté Catherine Laporte. « La violence sexiste est un vrai sujet de santé publique qui nécessite de se mobiliser sur le champ », a abondé le Pr François Bourdillon, président de Santé Publique France, lui aussi présent en ouverture du CMGF.
« La médecine gêne et râle »
Cette prise de position de la généraliste clermontoise lui a valu de longs applaudissements de l’amphithéâtre. Malgré la grève des trains, les congressistes ont en effet répondu présents en nombre cette année encore. Et être au cœur de l’actualité, confronter les sujets parfois consensuels mais aussi parfois polémiques qui traversent la discipline c’est le propre du CMGF, a rappelé le président du Collège de la médecine générale, le Pr Pierre-Louis Druais. « En aucune manière, nous acceptons qu’on nous refuse la liberté d’expression », a affirmé le Pr Druais. « La médecine générale dérange, la médecine gêne et râle », a-t-il ajouté.
Au cours de trois jours et des 138 communications orales, 19 posters commentés et 80 posters affichés, le CMGF tentera donc d’éluder aucun thème, polémique ou non, pour la médecine générale. Vaccination, dépistage, décision partagée, violence, interdisciplinarité, recertification, attentats … seront notamment discutés. « La médecine générale s’appuie sur l’evidence based medecine mais je souhaite que ce soit l’evidence based practice qui nous anime », a conclu le président du Collège.
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