De quoi j’me mêle ? S’ils n’étaient eux-mêmes bien occupés à négocier la prochaine convention, les syndicats médicaux pourraient finir par prendre ombrage des prises de positions tierces engagées ces derniers mois par des institutions extérieures à leur cénacle. À commencer par l’Ordre, monté en charge depuis l’automne dernier, au plus fort de la contestation. La concertation qu’il a lancée a accouché d’un process de recertification continue pour les médecins, vite récupéré par le gouvernement. Les représentants des médecins libéraux n’ont guère apprécié l’initiative. Mais s’ils ont mis un peu de temps à réagir, c’est peut-être du fait de cette légitimité nouvelle du Cnom, pour la première fois présidé par un généraliste de terrain…
Parallèlement, le Collège de la médecine générale est lui aussi sorti de sa prudence originelle. Comme si, 10 ans après sa création, l’institution avait accédé à un âge de raison qui lui donne droit de cité. Dans la foulée du rapport Druais sur la revalorisation des soins primaires, on l’a vu ainsi critiquer ces derniers mois les dispositifs post-hospitalisation Prado et autres Paerpa pour les personnes âgées, tous mécanismes, à ses yeux plutôt prometteurs, mais trop hospitalo-centrés, trop segmentés et pas suffisamment ordonnés autour du médecin traitant. Rien ne semble désormais échapper à la vigilance du Collège. Ses toutes dernières interventions l’ont d’ailleurs vu se positionner sur des enjeux majeurs pour la profession. À commencer par la ROSP, dont il soutient la dynamique au prix d’un ravalement de façade sur les objectifs. Et, encore plus polémique, sa prise de distance la semaine passée contre le dosage de PSA dans le dépistage du cancer de la prostate.
Tout cela aurait pu donner au 10e Congrès de la médecine générale qui s’est ouvert jeudi un tour très politique. Mais la défection de Marisol Touraine - retenue au Moyen-Orient - et le choix des organisateurs de mettre entre parenthèses les débats sur la ROSP ou la recertification devrait placer cette édition 2016 sous des auspices résolument scientifiques. L’heure de la maturité a sonné et la discipline peut se prévaloir désormais d’une expertise originale. Les quelque 250 sujets abordés feront la preuve que tout ce qui touche à l’avenir de la médecine générale la concerne en propre, ici et maintenant. Présent au rendez-vous, Le Généraliste vous attend sur son stand, vous convie à ses ateliers et conférence et vous invite aussi à le suivre sur internet pour ne rien manquer. À tout de suite…
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