Lundi 14 décembre, des campagnes de dépistage massif au Covid-19 ont débuté au Havre et à Charleville-Mézières.
Dans les Ardennes, l'opération lancée dans la communauté d'agglomérations Charleville-Mézières et Sedan (soit 123 000 habitants) a connu un léger retard d'ordre technique. Au total, lundi 14 décembre, seules 200 personnes se sont déplacées sur les huit sites consacrés au dépistage massif. Une dizaine ont été positives. « Il faut maintenant que l'on monte en puissance », a indiqué à l'AFP le maire Boris Ravignon. Cette opération est programmée jusqu'à vendredi, ainsi que du 21 au 23 et du 28 au 30 décembre.
Au Havre, cette campagne de dépistage massif est prévue jusqu'à samedi. « Nous invitons un maximum d'habitants à se faire tester », a insisté le maire du Havre et ancien Premier ministre, Édouard Philippe. Les cas positifs pourront se voir proposer des méthodes d’isolement dans des hôtels.
« Ce type d’opération est décisive à terme », a déclaré Olivier Véran, qui assistait au Havre au lancement de cette campagne de dépistage qui doit permettre « d'identifier les personnes susceptibles de transmettre le virus. Si des personnes se savent positives, elles vont devoir protéger les autres » en s'isolant, a-t-il souligné.
Messages peu clairs
Mais ces opérations qualifiées d'expérimentales à l'initiative de collectivités locales ou d'ARS avec le soutien de l'État, n'alimentent-elles pas une certaine confusion dans les messages délivrés par le ministère de la Santé ? Dans son communiqué de presse du 10 décembre, le préfet des Ardennes justifie cette campagne de dépistage en lien avec l'« approche des fêtes ». Alors que le ministre de la Santé lui-même s'était déclaré jeudi dernier, pour diverses raisons, défavorable à un dépistage important de la population juste avant Noël…
Des résultats sans doute limités
Sur ces campagnes de dépistage massif, les avis divergent. Lundi sur BFMTV, le Pr Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, les jugeait comme « une bonne idée », estimant que « cela va donner une idée de la façon dont le virus circule ». Il a cependant estimé qu'il « serait très difficile » de les généraliser et a souligné que « tester sans isoler (les personnes testées positives) derrière, ça ne sert strictement à rien ».
Hier, sur le plateau de l'émission « Quotidien », le Pr Catherine Hill, épidémiologiste, indiquait que si l'objectif n'est que de dépister une personne sur deux ou sur quatre, « cette campagne de dépistage ne servira à rien ». Pour elle, il faudrait tester de façon massive en même temps la grande majorité de la population française, qu'elle soit symptomatique ou pas, et isoler les personnes infectées par le virus Sars-CoV-2.
Deux autres territoires ont programmé des opérations identiques en janvier, à Roubaix (Nord) et à Saint-Étienne (Loire).
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