Pour lutter contre les pathogènes, le système immunitaire développe plusieurs mécanismes de détection, de défense mais aussi de destruction des micro-organismes dangereux pour l’organisme. Parmi eux, les peptides antimicrobiens, protéines naturelles, détruisent les bactéries pathogènes en rompant leur membrane cellulaire. Ils sont non seulement produits par les cellules immunitaires, mais également par des cellules dont les fonctions ne sont pas liées à l’immunité.
Une équipe de recherche coordonnée par Julien Diana (Inserm 1151 « Institut Necker-Enfants Malades ») vient de démontrer, dans une étude publiée dans la revue Immunity datée du 4 août, la protection conférée par le microbiote dans le développement du diabète de type 1 chez la souris. Pour arriver à cette conclusion, l’équipe française s’est penchée sur les cathélicidines, une catégorie particulière de peptides antimicrobiens, protéines naturelles qui détruisent les bactéries pathogènes en rompant leur membrane cellulaire.. En plus de leurs fonctions protectrices, elles ont montré dans plusieurs maladies auto-immunes des capacités de régulation du système immunitaire. Les chercheurs ont donc fait l’hypothèse que les cathélicidines pourraient intervenir dans le contrôle du diabète de type 1, maladie auto-immune où certaines cellules du système immunitaire attaquent les cellules bêta du pancréas productrices d’insuline.
Ayant remarqué que, chez des souris non malades, les cellules bêta pancréatiques produisent des cathélicidines alors que cette production est diminuée chez un modèle de souris diabétiques, les chercheurs ont injecté des cathélicidines aux souris diabétiques qui en sont défectueuses. « Cela a refréné la mise en place de l’inflammation au niveau du pancréas et, ainsi, réprimé le développement du diabète auto-immun chez ces souris », explique Julien Diana.
La production de cathélicidines étant stimulée par des acides gras à chaîne courte produits par des bactéries de la flore intestinale, l’équipe de Julien Diana a donc étudié la possibilité que ceux-ci puissent être à l’origine du déficit en cathélicidines associé au diabète. Les chercheurs ont observé, en effet, que les souris diabétiques présentent un taux d’acides gras à chaîne courte inférieur à celui normalement retrouvé dans des souris saines.
En transférant une partie des bactéries intestinales de souris saines aux souris diabétiques, ils ont réussi à rétablir un niveau normal de cathélicidines chez ces souris, réduisant en corollaire l’incidence du diabète.
Pour les auteurs, « ces travaux sont une nouvelle preuve du rôle indéniable du microbiote dans les maladies auto-immunes, plus particulièrement dans le contrôle du développement du diabète auto-immun ».
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