Les douleurs chroniques pourraient survenir via des récepteurs spécifiques qui migrent à l’intérieur des cellules nerveuses plutôt que de rester à leurs surfaces. Ils deviendraient ainsi inatteignables pour la plupart des médicaments antidouleur, d'après une étude de l’université de Colombia menée sur les rongeurs, récemment parue dans Science Translational Medicine.
Des récepteurs qui jouent à cache-cache
On estime que 20 % des individus souffrent de douleurs chroniques et même si des traitements à base d’opioïdes ou d’AINS sont souvent employés, ceux-ci ne sont pas dépourvus d’effets secondaires, notamment sur le long terme. « Jusqu’ici, les efforts pour développer des analgésiques plus efficaces ont été compromis car nous comprenions mal les mécanismes nerveux qui permettent de détecter et de transmettre les signaux de la douleur », explique le Pr Nigel Bunnett, un des auteurs. De manière générale, les antidouleurs ciblent des récepteurs couplés à une protéine G (RCPG), présent sur la membrane cellulaire. Ces récepteurs sont impliqués dans un nombre considérable de mécanismes biologiques dont ceux permettant de ressentir et de transmettre la douleur. De même, le récepteur de la neurokinine 1, une fois activé, cause également des douleurs. Mais les essais cliniques testant des substances le prenant pour cible ont donné des résultats insatisfaisants.
C’est au cours de leurs expériences que l’équipe du Pr Bunnett a compris pourquoi. Le récepteur de la neurokinine 1 une fois stimulé, se déplace rapidement à l’intérieur de la cellule, dans des endosomes – des sous compartiment de la cellule. Malgré cela, il continue de fonctionner et de transmettre des signaux, engendrant des processus inflammatoires et causant de la douleur.
Les chercheurs ont poursuivi leurs investigations et ont découvert que de coupler un lipide capable de traverser la membrane cellulaire à un composé qui inhiberait le récepteur s’avère efficace et stoppe la douleur de manière durable chez les rongeurs. Ce procédé « pourrait soulager les patients sur une durée beaucoup plus longue que les analgésiques actuellement disponibles », conclut le Pr Bunnett.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation