Agnès Buzyn l'avait déjà promis et l'a rappelé fin avril dans une interview accordée à Paris Match : si les médicaments homéopathiques sont jugés inutiles par l'évaluation scientifique de la Haute autorité de santé (HAS), ils ne seront plus remboursés par l'Assurance maladie.
Dans sa réponse, la ministre affirme qu' « aucune étude n'a permis d'établir une preuve scientifique de l'efficacité thérapeutique » des produits homéopathiques. De quoi irriter le SNMHF (Syndicat national des médecins homéopathes français). « La ministre a quasiment repris le réquisitoire de la tribune contre l’homéopathie, estime le président du SNMHF, Charles Bentz, joint par Le Généraliste. Cette affirmation ne correspondra peut-être pas aux conclusions de la HAS. »
« La ministre doit être impartiale. Or, on a l’impression qu'elle donne déjà les résultats de sa décision future », regrette-t-il. Pour le SNMHF, l'intervention d'Agnès Buzyn au moment où la HAS travaille sur le sujet est maladroite. Le syndicat souhaite que les travaux se déroulent dans la sérénité. Le Dr Bentz reproche aussi à Agnès Buzyn de donner son avis alors que c'est elle qui a réclamé l'évaluation.
Un déremboursement aux « conséquences dramatiques » selon Charles Bentz
En avril 2018, peu après la parution d'une tribune dénonçant l’homéopathie et réclamant son déremboursement par l'Assurance maladie, le président du SNMHF avait demandé à rencontrer Agnès Buzyn. Le ministère avait répondu qu'elle était trop occupée et ne pouvait les recevoir.
Dans un courrier envoyé lundi, le SNMHF réitère sa requête. « Nos patients et les médecins homéopathes ne comprendraient pas qu’on n’ait pas reformulé notre demande », souligne le Dr Bentz.
Le président du SNMHF souhaite attirer l’attention de la ministre sur les « conséquences dramatiques pour certains patients » que pourrait entraîner le déremboursement de l’homéopathie. « Ces gens sont des assurés sociaux comme les autres. Ils s’estiment brimés dans leur choix thérapeutique alors qu’ils s’estiment bien soignés, à peu de coûts et avec peu d’effets secondaires. Ils trouvent donc intolérable qu’on envisage de dérembourser l’homéopathie ! », affirme-t-il.
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