Plus de 47 000 personnes seraient hospitalisées chaque année pour une fracture du col du fémur. La dernière étude du service statistique du ministère de la Santé a en effet relevé 94 382 patients avec ce diagnostic en 2008 et 2009, soit une incidence de 42,5 pour 10 000 personnes de 55 ans ou plus. L’enquête de la DREES confirme les conséquences péjoratives qui s’ensuivent avec une importante mortalité constatée dans les mois qui suivent : près du quart des patients décédant dans l’année. L’étude montre qu’à âge comparable, la mortalité est en moyenne toujours plus élevée pour une fracture de l’extrémité supérieur du fémur (FESF) que pour les autres motifs d’hospitalisation, à l’exception des femmes nonagénaires.
La Drees souligne d’ailleurs que les pronostics sont très différents selon la catégorie de patients. Trois facteurs entrant principalement en ligne de compte. A commencer par le genre. Un homme sur trois décède dans l’année qui suit la fracture, contre seule une femme sur cinq dans ce cas. « Toutes choses égales par ailleurs, les hommes ont un risque augmenté de près de deux fois de mourir dans l’année », rapportent les auteurs.
L’âge influe aussi beaucoup sur la suite. La mortalité à un an est inférieure à 15% avant 65 ans chez les hommes et à 10% chez les femmes avant 70 ans. Ensuite, chez les premiers, elle est supérieure à 30% à partir de 75 ans et grimpe à 64% à partir de 95 ans. Evolution linéaire aussi chez les femmes : 30% à partir de 90 ans, et 42,4% chez les plus âgés.
Enfin, troisième facteur déterminant pour l’évolution de la personne âgée : son état général. « C’est l’état de santé du patient au moment de sa fracture qui a le plus d’influence, » commentent les auteurs, qui trouvent une corrélation forte entre la mortalité des victimes et le score de Charlson (dont la valeur augmente avec la présence de comorbidités). Lorsque ce dernier est à 0, la mortalité à un an pour FESF n’est que de 18,1%, alors qu’elle atteint 70,6% lorsque l’indicateur égale ou dépasse 6.
D’autres éléments entrent aussi encore en ligne de compte, mais dans une mesure un peu moindre. Ainsi la Drees relève-t-elle une surmortalité supérieure chez les patients non opérés : « par rapport à une fracture trochantérienne traités par ostéosynthèse, les patients sans traitement spécifique ont un risque de décès qui est multiplié par 1,2 si la fracture est trochantérienne et par 1,7 si elle est cervicale. En revanche, les patients traités par une prothèse totale de hanche pour une fracture cervicale ont un risque de décès diminué de 20%, » notent les auteurs.
Reste les éléments d’ordre géographique ou institutionnel. L’enquête du ministère de la santé est ce de point plutôt rassurante leur attribuant une assez faible influence sur l’évolution du patient. On notera toutefois que la mortalité est un peu moins bonne dans les hôpitaux publics non universitaires de même qu’en Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine, Nord et Pas-de-Calais.
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