Manger cinq portions de fruits et légumes par jour ? Les Français respectent de moins en moins cette recommandatio, le nombre de grands consommateurs n’ayant jamais été aussi faible qu’en 2016. C’est du moins ce que révèle l’analyse du Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC) effectuée à la demande des acteurs de la filière des fruits et légumes.
Cette recommandation alimentaire a été préconisée par le Programme National de nutrition Santé (PNNS) en 2001. Depuis, entre 2007 et 2010, la proportion d’adultes mangeant cinq portions quotidiennes est passée de 27 à 31 %. Mais ce gain a été balayé par la crise économique. En 2013 et en 2016, ce chiffre est retombé à 25 %. En parallèle, la part de petits consommateurs avec une alimentation en dessous de 3,5 portions par jour a augmenté de 8 points par rapport à 2010 pour atteindre 54 % de la population en 2016. Le constat est similaire pour les enfants et adolescents entre 3 et 17 ans, qui déjà partaient de très bas. Apparemment, ils sont seulement 6 % à suivre les préconisations. Et la part des très petits consommateurs (moins de deux portions par jour) est passée de 32 % à 45 % entre 2010 et 2016.
La faible consommation surtout en hausse chez les plus diplômés
Les différences sociodémographiques les plus discriminantes sont avant tout liées au niveau culturel pour les enfants comme pour les adultes. Par exemple, près de la moitié des enfants vivant dans des foyers où le responsable du ménage n’a aucun diplôme consomment moins de deux portions contre 23 % pour ceux dont le responsable des achats alimentaires possède des diplômes à un niveau supérieur ou égal à un Bac +3. Chez la population adulte, les inégalités sont moins importantes qu’en 2010 car la proportion des très faibles consommateurs est nettement plus grande chez les plus diplômés. Ce phénomène s’expliquerait en partie par un effet de génération : les jeunes étant plus diplômés mais moins consommateurs de fruits et légumes.
D’autre part, on note de fortes inégalités territoriales qui s’accroissent depuis six ans. Dans l'ex-région Nord, la part des faibles consommateurs progresse de 21 % chez les enfants et de 30 % chez les adultes. En revanche, les régions du Sud-Ouest et du Sud-Est où les cultures fruitières et maraîchères sont très présentes ont des taux bien faibles de petits consommateurs.
Les petits consommateurs, surtout les jeunes générations et les familles nombreuses
On remarque que pour la génération Y née entre 1987 et 1996, la consommation de légumes à 25 ans est de 50 g par jour et celle de fruits de 45 g. Pourtant, elle était plus de deux fois supérieure dans la génération X née entre 1967 et 1976 au même âge. Ce constat peut s’expliquer par un mode de vie plus urbain des jeunes qui les conduit vers une alimentation plus pratique que saine. Notamment l’éloignement entre le domicile et le lieu du travail les incite à manger souvent hors de chez eux. Par ailleurs, l’augmentation du temps passé devant les écrans les pousse à l’achat de produits faciles à consommer tels que les pizzas, les quiches ou les sandwiches.
Toutefois, c'est chez les 35-49 ans que la hausse du nombre de faibles consommateurs est particulièrement visible. En effet, dans cette génération de jeunes parents le temps consacré à l’alimentation se réduit à partir de trois enfants à charge notamment. On compte 40 % de petits consommateurs chez les foyers sans enfants contre 69 % pour ceux avec trois enfants voire plus.
En général, les adultes qui parviennent à respecter les recommandations le font grâce à une alimentation particulièrement riche en fruits frais. Mais il faut reconnaître que 15 ans après la mise en place des PNNS, les préconisations sont de moins en moins suivies avec des inégalités territoriales qui s’accroissent et des divergences sociales qui se nivellent vers le bas.
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