Depuis 2009, pour la première fois, la vaccination contre la grippe saisonnière est repartie à la hausse l'an dernier, ont indiqué ce matin vendredi, les autorités sanitaires, lors du lancement de leur campagne annuelle de vaccination des personnes âgées ou à risques.
Selon des chiffres fournis par l'Assurance maladie (Cnamts), le taux de couverture vaccinale des 11 millions de Français invités à se faire vacciner gratuitement contre la grippe (personnes de 65 ans et plus et patients atteints de maladies chroniques) a atteint 48,3%, contre 46,1% en 2014, soit une hausse de 2,2 points en un an. Le taux de vaccination s'était effondré après la campagne de vaccination controversée contre la pandémie A(H1N1) de 2009, avec une chute de plus de 14 points au total.
Le cas particulier des 65-69 ans
Pour autant, cette progression reste insuffisante : le taux de recours à la vaccination des personnes âgées de 65 à 69 ans (37,5%) reste inférieur à celui de leurs ainés depuis plusieurs années (57,1% chez les plus de 70 ans). Cet écart est évalué à 20 points. Pourtant, selon un sondage BVA mené en novembre 2015 pour la Cnamts, les plus de 65 ans sont ceux qui ont le meilleur niveau de connaissance sur la grippe : ils sont 97% (vs 94%) à savoir que la grippe peut être mortelle. Mais ils sont aussi ceux qui ont les idées reçues les plus persistantes :« Il est plus dangereux de se faire vacciner que d’avoir la grippe » (89% vs 80%).
De même, les personnes en ALD éligibles à la vaccination ont un taux de couverture vaccinal inférieur à la moyenne globale (37,2%). Selon le Pr Benoît Vallet, Directeur général de la Santé (DGS), « on pourrait éviter 2.500 à 3.000 décès par an si la couverture vaccinale des personnes à risques était portée à 70 ou 75%. ».
74% des cas de grippes transférées en réanimation l’an dernier n’étaient pas vaccinés
Après une épidémie hivernale importante en 2014-2015, qui s'était traduite par une surmortalité évaluée à 18.000 décès, l'épidémie de grippe 2015-16 a été "modérée", tardive et n'a pas provoqué d'excédent de décès, malgré un vaccin qui n'a été "efficace qu'à 30 ou 40%," selon le Dr Daniel Lévy-Bruhl de l'agence nationale "Santé publique France" (ANSP). L’épidémie avait débuté fin-janvier en Bretagne et s’était étendue à l’ensemble de la métropole la semaine suivante pour se terminer 11 semaines plus tard.
Près de 3000 hospitalisations ont été rapportées par les services d’urgence, soit un taux de 5,2/100 00 cas de grippe. Toutefois ce taux figure parmi les valeurs hautes (entre 3,1 et 3,7 entre 2010-2011 et 2013-2014) et notamment chez les enfants de moins de 15 ans (18,9/100 000). Parmi les 1109 cas de grippe ayant nécessité un transfert en réanimation en France métropolitaine, 74% étaient des sujets à risque non vaccinés.
Conformément aux recommandations de l’OMS, la composition du vaccin a été modifiée par rapport à la saison 2015-2016. Les modifications portent sur les souches A/H3N2 et la souche B. Le vaccin contiendra ainsi la souche B/Brisbane, de la lignée Victoria qui avait fortement circulé l'hiver dernier mais qui n'était pas incluse dans le vaccin 2015-2016.
Un très bon profil de tolérance
Sur plus de 50 années d’utilisation dans le monde, « aucun signal de pharmacovigilance n’a été confirmé », a assuré ce matin le Dr Caroline Semaille (Directrice des vaccins à l’Ansm). En sus du contrôle réalisé par les laboratoires pharmaceutiques, les vaccins font l’objet d’un contrôle de qualité de chaque lot avant leur mise sur le marché en France et en Europe par les laboratoires de l’Ansm, basés à Lyon. Ainsi, l’Ansm libère et contôle environ 44% des lots de vaccins qui circulent en Europe et près de 56% des doses administrées en France chaque année.
Pour inciter les Français à se faire vacciner, une nouvelle campagne d'information sera diffusée sur les chaînes du groupe France Télévisions jusqu'au 30 octobre sur le thème "grippe : pour éviter l'hospitalisation, passez à la vaccination".
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