Une méta-analyse menée par une équipe de Toulouse a démontré que la consommation de cannabis augmente le risque de survenue d’évènements cardiovasculaires indésirables majeurs : syndrome coronarien aigu (SCA), accident vasculaire cérébral (AVC) et décès de causes cardiovasculaires.
D’après les auteurs de l’étude, l’usage de cannabis est fréquent mais les patients en informent peu leur médecin traitant. Dans un éditorial, la Dr Lynn Silver et le Pr Stanton Glantz (Université de Californie) commentent : « La légalisation du cannabis médical et récréatif se multiplie dans le monde et entraîne une augmentation de la consommation et une baisse de la perception du risque. De nombreux usagers croient que le cannabis est une manière sûre et naturelle d’alléger la douleur ou le stress. »
La méta-analyse est basée sur des données en vie réelle issues de 24 études. Les résultats sont publiés dans la revue Heart. Selon une analyse quantitative, la consommation de cannabis est associée à un risk ratio (RR) significativement plus élevé pour le SCA (RR = 1,29), l’AVC (RR = 1,20) et les décès de cause cardiovasculaire (RR = 2,10). Mesuré dans deux études, aucun surrisque significatif n’a été observé pour la survenue conjointe de SCA et d’AVC (RR = 1,04).
Un risque d’AVC plus élevé pour un usage hebdomadaire
Plus en détail, une étude de cohorte australienne suggère un surrisque d’AVC ou d’ischémie transitoire spécifiquement pour les patients ayant un usage au moins hebdomadaire (RR d’incidence = 4,7). Plusieurs études retrouvent un risque d’infarctus du myocarde avec un odds ratio (OR) de 2,31 chez les consommateurs au moins hebdomadaires contre 1,48 pour ceux qui consomment moins fréquemment. Quand à la mortalité cardiovasculaire, elle était plus élevée dans une cohorte de patients consommateurs de cannabis ayant eu un infarctus avant 50 ans. Le risque de mortalité toutes causes, quant à lui, n’était pas significativement associé au cannabis.
La seule étude portant sur le cannabis médical retrouve aussi une association positive avec la survenue d’évènements cardiovasculaire chez les patients consommateurs. L’augmentation du risque cardiovasculaire constatée est par ailleurs indépendante du tabagisme.
Au vu de leurs résultats, les auteurs encouragent à rechercher systématiquement la consommation de cannabis de tous les patients présentant déjà des troubles cardiovasculaires. Les auteurs invitent aussi à se pencher sur le risque cardiovasculaire pour les autres cannabinoïdes.
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