L'Assemblée nationale va enfin pouvoir passer la seconde dans l'examen du projet de loi bioéthique. Âprement débattu depuis mercredi, l'article 1er du texte, qui prévoit l'ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes, a été voté vendredi en première lecture sous les applaudissements, malgré la vive opposition de la droite.
La mesure phare du texte a été adoptée par 55 voix contre 17, et 3 abstentions, plusieurs groupes politiques étant partagés. La PMA est actuellement réservée aux couples hétérosexuels. Cette PMA élargie aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, soutenue par la majorité et la gauche, sera remboursée par la Sécurité sociale.
« Une mesure d'égalité » selon la majorité
Depuis le coup d'envoi des échanges en début de semaine dans l'hémicycle, des députés, principalement à droite et à l'extrême droite, ont dénoncé une « PMA sans père » qui conduirait inéluctablement à la gestation par autrui (GPA), même si le gouvernement ne cesse de répéter que celle-ci reste « un interdit absolu en France ».
De son côté, l'Académie de médecine avait émis des réserves sur l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, estimant que « la conception délibérée d'un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure qui n'est pas sans risques pour le développement psychologique et l'épanouissement de l'enfant ».
La majorité et la gauche soutiennent dans l'ouverture de la PMA une mesure d'« égalité », permettant d'adapter le droit à l'état de la société.
La PMA est déjà autorisée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires dans dix pays de l'Union européenne sur vingt-huit : Portugal, Espagne, Irlande, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Danemark, Suède, Finlande.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn vise une adoption définitive du projet de loi avant l'été, ce qui permettrait un accès effectif de la PMA à toutes les femmes « immédiatement dès la loi promulguée ».
(Avec AFP)
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