Controverse médiatique ; recommandations internationales divergentes ; arrivée de nouvelles molécules ciblant le LDL : depuis quelques années, la prise en charge de l’hypercholestérolémie et du risque cardiovasculaire est en mutation.
Comment les praticiens appréhendent-ils ces évolutions ? Avec quelles conséquences pour leur pratique ? C’est sur ces questions que s’est penchée l’enquête menée par le Collège national des cardiologues français et le laboratoire Amgen. Mené auprès de 1 500 cardiologues, ce travail montre que le débat médiatique « n’a globalement pas ébranlé les certitudes acquises sur les bases de la littérature scientifique », résume le Dr François Dievart (Dunkerque). Les cardiologues restent ainsi convaincus à 96 % du rôle majeur du LDL dans le risque cardiaque et à 94 % du rapport bénéfice/risque favorable des statines, même si cet avis est moins tranché en prévention primaire.
Ils semblent en revanche moins au clair concernant la stratégie à adopter. Ainsi, si un tiers (35 %) pensent qu’une statine doit être proposée en prévention secondaire quel que soit le LDL, la grande majorité paraît peu disposée à descendre en dessous d’un certain seuil de LDL. Un paradoxe qui pour les auteurs « reflète les appréciations différentes des résultats des essais thérapeutiques et la difficulté à préciser les modalités du traitement selon les différentes recommandations : atteindre une cible absolue de LDL pour certaines versus diminuer d’une valeur relative le LDL pour d’autres. »
En attendant les anti-PCSK9 Autre enseignement : en cas de mise à disposition en France d’un anti-PCSK9 comme l’évolocumab du laboratoire Amgen, le nouveau venu serait plutôt bien accueilli malgré son mode d’administration en sous-cutané, seuls 15 % des répondants y voyant un obstacle majeur à sa prescription. Reste que pour le moment, ce traitement n’est pas disponible en France pour les patients les plus à risque, la HAS ayant réservé son remboursement à de rares hypercholestérolémies héréditaires homozygotes. Les résultats de l’étude Fourier montrant qu’un traitement par évolocumab permet de diminuer significativement le risque d’événements cardiovasculaires chez des patients à haut risque CV pourraient changer la donne.
« Nous avons l’opportunité de proposer un nouveau médicament pour les patients atteints d’hypercholestérolémie dont le cholestérol n’est pas maîtrisé par les traitements existants. Il est de notre responsabilité à tous, décisionnaires publics, professionnels de santé, industriels, de mettre en place les conditions d’une prise en charge optimale pour les patients dans les plus brefs délais », estime Jean Monin, président d’Amgen France.
D’après une conférence de presse Amgen lors des 28es Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie (Paris, 17-20 janvier).
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