Des premiers rapports pas toujours désirés

Parallèlement au lancement de cette campagne, Santé Publique France a également présenté les dernières données du Baromètre Santé 2016 sur la sexualité des jeunes. Des chiffres qui font écho au thème de la campagne. Si une grande majorité de jeunes (18-29 ans) déclarent avoir souhaité leur premier rapport, 10,7 % des femmes et 6,9 % des garçons expliquent avoir accepté à cause des attentes de leurs partenaires et 1,7 % des femmes (0,3 % des hommes) disent y avoir été forcées.

L’âge médian du premier rapport sexuel reste assez stable depuis 10 ans. Il est de 17,6 ans pour les filles et 17 ans pour les garçons. Le baromètre montre également que dès l’initiation, le rapport à la sexualité est genré. Si une majorité des femmes (53,6 %) cite l’amour ou la tendresse comme « motif numéro un » au premier rapport sexuel, les hommes évoquent en premier le désir (47 %). « Ce qui se joue dans la sphère de la sexualité n’est pas du tout indépendant de ce qui se joue dans les autres sphères », explique Nathalie Bajos sociologue et directrice de recherche à l’Inserm, évoquant notamment des constructions culturelles. « Par ailleurs, la sphère de la sexualité est la seule ou l’ethos égalitaire n’a pas réussi à pénétrer », ajoute-t-elle.

Réalisé avant le mouvement "metoo", le baromètre santé montre aussi déjà une augmentation du nombre de femmes déclarant avoir été victimes de rapports forcés ou de tentatives de rapports forcés : respectivement 9 % et 13 % des 15-19 ans. La proportion est encore plus élevée chez les 20-35 ans avec une femme sur cinq victime de rapports ou tentatives de rapports forcés.