« 120 battements par minute » fait déjà partie des grands évènements cinématographiques. Sa sortie ce mercredi 23 août nous met face à la réalité des premières luttes contre le sida. Le film de Robin Campillo rappelle l’extraordinaire violence sanitaire créée par le virus et, en réponse, celle des jeunes militants d’Act up. Ceux qui ont vécu cette période se souviendront avec angoisse de ce que furent ces années noires au cours desquelles tant de jeunes victimes ont été fauchées. Le film se concentre sur l’activisme des militants qui a bouleversé les structures politiques, sanitaires et sociales et combattu le conformisme et les conservatismes. Les coups contre les dirigeants de l’Etat (Mitterrand, Fabius, Dufoix …) et de l’industrie pharmaceutique, accusés de faiblesse et de vénalité, s’avérèrent utiles. Le film s’inscrit ainsi dans l’évocation des luttes glorieuses contre l’injustice.
Le Sida, ce n’est pas que du cinéma
Le film est douloureux, émouvant et magnifiquement filmé. Il n’épargne rien. Le spectateur est impressionné par la qualité de la réalisation et des jeunes acteurs peu connus pour la plupart. Tous jouent juste et sont très inspirés par le sujet et ses enjeux.Le Sida et la lutte des militants contre la maladie apparait à la fois lointaine et reste pourtant d’actualité. Les conditions actuelles et celles des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix ne sont plus les mêmes. La peur, l’intolérance, l’incompréhension des responsables politiques et sanitaires et des industriels ne sont plus de la même intensité. Mais, comme le souligne aujourd’hui l’association, les discriminations médicales et économiques continuent. La prévention est insuffisante. Et les jeunes réfugiés, étrangers, homosexuels, bi et trans, prisonniers ont toujours de nombreux problèmes mal pris en charge. Et de rappeler que les plus marginalisés ont des difficultés à avoir un accès à la prévention, au dépistage, aux soins et à leurs droits. Un séropositif sur trois incarcéré est au stade Sida. Le terrible virus tue un million de personnes par an dans le Monde. Une personne sur deux seulement est sous traitement. Les jeunes, en France, continuent de s’infecter car la prévention est insuffisante et manque de moyens. La situation est terrible dans les dictatures et les régimes autoritaires dans le Monde. Alors que le président Macron et sa ministre de la Santé Agnès Buzyn mettent en avant la prévention, il est urgent de nous réveiller. Le film de Campillo doit être vu par les professionnels de santé et les jeunes, car les discours lénifiants ne permettront pas de gagner cette guerre qui dure depuis trente ans. Les dirigeants actuels sont avertis.
Visionner la bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=C5wiP5YULYQ
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