Contre les ruptures de stock, les industriels vont proposer un plan d’action

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Publié le 15/01/2019
Philippe Tcheng

Philippe Tcheng

Les ruptures de stock de médicaments ont émaillé l’année 2018. Début octobre, le rapport du Sénat sur le sujet faisait état de dix fois plus de signalements à l’ANSM entre 2008 et 2014 et délivrait trente recommandations pour gérer ces pénuries.

À la suite de ces propositions le Leem, le syndicat représentatif des entreprises du médicament, a décidé de s’emparer du sujet. Lors de ses vœux à la presse, le nouveau président, Phillipe Tcheng a fait savoir que son organisation allait proposer un plan d’action pour réduire les ruptures d’approvisionnement des médicaments les plus indispensables.

Encore à l’étude, ce plan devrait être construit autour de plusieurs axes. « Il faut mieux circonscrire la nature des produits qui doivent être sécurisés car aujourd’hui il y a peut-être trop de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur », a-t-il expliqué. « Le maintien en Europe des sites de production des matières premières actives » est la deuxième grande ligne de ce plan qui travaillera aussi sur « les mécanismes d’achat à l’hôpital et les conditions économiques d’exploitation de ces médicaments, parfois défavorables sur le territoire ». Philippe Tcheng estime que sur ce sujet il doit y avoir une « amélioration du pilotage interministériel » et un « portage européen ». Sur les pénuries de vaccins, il a rappelé également la « durée incompressible des cycles de production » et le « manque d’harmonisation des calendriers vaccinaux ».

Brexit et sérialisation au programme 2019

Pour le reste, Philippe Tcheng comme son prédécesseur Patrick Errard les années précédentes a fustigé le poids de la régulation imposée à l’industrie pharmaceutique. Le Leem avait fondé en 2018 beaucoup d’espoir dans le conseil stratégique des industries de santé (Csis) qui a eu lieu en juillet. Un Csis « véritablement transformationnel » qui a débouché sur des mesures concrètes qui encourageaient le Leem à l’optimisme. Un optimisme rapidement douché par la LFSS 2 019 que Philippe Tcheng juge « incompatible avec la politique d’attractivité affichée lors du Csis ». « Le poids de notre secteur atteint 48 % de l’effort global d’économies (dans le dernier PLFSS, NDLR). Le médicament est donc plus que jamais la variable d’ajustement de la politique de maîtrise de dépenses de santé », a-t-il souligné. Pour l’année 2019, l’organisation s’est fixé plusieurs objectifs : amélioration de l’accès aux patients, mise en place de « Ma santé 2022 », mais aussi de manière plus immédiate au premier trimestre : la mise en œuvre d’un dispositif de sérialisation de chaque boîte de médicaments à partir du 9 février. Le Leem suit également de près le Brexit et l’échéance du 29 mars, puisque le Royaume-Uni représente 16 % des programmes européens de recherche, est le 4e partenaire commercial à l’export et 7e à l’import de l’industrie pharmaceutique française et emploie 5 000 salariés européens. 


Source : lequotidiendumedecin.fr