« Les NACO ou anticoagulants oraux d’action directe, n’ont pas tous démontré la même efficacité ». Alors que jusqu’ici tous les AOD étaient « notés » pareil, la commission de la transparence de la HAS vient de revoir à la baisse l’intérêt thérapeutique de certains d’entre eux. Ainsi, après réévaluation de l’ensemble de la classe, le service médical rendu (ou SMR) reste important pour l’apixaban (Eliquis®) et le rivaroxaban (Xarelto®) mais n’est plus jugé que modéré pour le dabigatran (Pradaxa®).
« Si, lors de l’évaluation initiale de ces médicaments, la Commission de la Transparence avait considéré qu’ils rendaient tous un service médical important, les nombreuses données (niveau de preuve des essais pivots, études observationnelles, méta-analyses) désormais disponibles sur chacun d’entre eux ont conduit à leur différentiation » indique la HAS pour justifier sa décision. Concernant la place de ces médicaments dans la stratégie de prévention des événements vasculaires, la Commission de la Transparence considère qu’ils doivent, dans l’état actuel des connaissances, « être prescrits en deuxième intention, compte tenu de l’absence d’antidote (avec néanmoins des produits en cours de développement) et de l’absence de possibilité de mesurer en pratique courante le niveau d’anticoagulation ».
Des traitements de 2ème ligne
Concrètement, les AOD sont à réserver aux situations suivantes :
- les patients sous AVK pour lesquels le maintien de l’INR (International Normalized Ratio) désiré dans la zone cible n’est pas assuré malgré une observance correcte;
- les patients pour lesquels les AVK sont contre-indiqués ou mal tolérés ou qui acceptent mal les contraintes liées à la surveillance de l’INR.
Sans surprise, la décision de la HAS fait déjà grincer des dents. Le laboratoire Boehringer Ingelheim qui commercialise le Pradaxa® « ne partage pas l’évaluation de la Commission de la Transparence » et estime que son médicament « offre un bénéfice médical important en prévention des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les patients souffrant d’une fibrillation atriale (FA) dans les conditions d’utilisation conformes au résumé des caractéristiques du produit, au guide de prescription, validés et publiés par les Autorités de Santé ».
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