On change de paradigme, terminée la prescription de chimioprophylaxie en fonction simplement des trois zones de résistance. Le HCSP vient de publier de nouvelles recommandations en matière de prévention du paludisme. On prescrit désormais en fonction du risque de transmission, en fonction du pays et du mode de voyage. À cet égard, la France se met au diapason des recommandations internationales de l’OMS. Ainsi, la répartition des pays en trois groupes (de résistance aux antipaludéens) est supprimée et les chimioprophylaxies recommandées en fonction des résistances observées seront inscrites en toutes lettres pour chaque pays.
La répartition adoptée fait intervenir une nouvelle classification dont le premier item est l’absence de transmission de paludisme (anciennement groupe 0) : cela correspond à une absence de transmission du paludisme dans la région ou le pays considéré. Dans ces zones, aucune chimioprophylaxie n’est recommandée mais une protection antivectorielle peut l’être si la région ou le pays considéré ne sont déclarés indemnes du paludisme que depuis moins de trois ans avec persistance des moustiques vecteurs.
La transmission localisée inclut, elle, le groupe des pays où la transmission est limitée à certaines zones ou foyers définis. Puis vient la transmission saisonnière qui correspond au groupe des pays où la transmission s’effectue durant certaines périodes de l’année. Cette définition est indépendante de la notion d’intensité de la transmission et de la notion de résistance aux antipaludiques. Autre item, la transmission sporadique qui concerne les pays où la transmission est irrégulière.
A coté de la notion de transmission, intervient celle de risque de paludisme qui correspond à la définition par l’OMS de zones géographiques de forte transmission (› 1 cas déclaré pour 1000 habitants par an) et des zones de faible transmission (0-1 cas déclaré pour 1000 habitants par an). Les termes de « risque majeur, minime, faible, modéré, négligeable, inexistant » ne sont plus utilisés. Les termes « risque élevé » et « risque faible » sont, eux, gardés.
De plus, une nouvelle recommandation " soirée ou nuitée dans les zones" a été introduite pour certaines zones à faible risque d’Asie et d’Amérique tropicale où la transmission urbaine est nulle ou quasi nulle. Dans ces conditions, les voyageurs passant leurs nuits en milieu urbain ne sont pratiquement pas exposés au risque de paludisme.
S’agissant du traitement présomptif de réserve, la disposition voulue par le HCSP d’un tel traitement pour les séjours à risque faible ou très faible n’a pas été retenue. Les anciennes dispositions restent donc valables. Le HCSP préconise également que, dans la mesure où pour certains pays - une quarantaine environ-, les recos sont modulées en fonction des régions, leur publication devrait s’accompagner de cartes de géographie illustrant ces particularités. Il rappelle enfin que les recommandations en terme de protection anti-vectorielle et de chimioprophylaxie seront détaillées dans les recommandations sanitaires pour les voyageurs 2015, à paraître très prochainement.
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