Cancer du sein : un sur-risque lié à la pollution atmosphérique d'après une étude Inserm-Cnrs

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Publié le 27/05/2021

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La liste des effets néfastes de la pollution sur la santé s'allonge encore. Une étude venant d'être publiée dans Environnemantal Health Perspective a identifié une assocation entre pollution atmosphérique et cancer du sein.

Cette conclusion est celle d'une méta-analyse conduite par des chercheurs de l'Inserm-Cnrs-Université de Grenoble-Alpes qui ont étudié l'impact de trois polluants : les particules en suspension d'un diamètre inférieur à 10 µ (PM10 ), les particules en suspension d'un diamètre inférieur à 2,5 µ (PM2,5) et le dioxyde d'azotye (NO2). 

Un niveau de preuve élevé pour le dioxyde d'azote 

Ce travail a montré une association entre ces polluants et ce cancer diagnostiqué chez des femmes vivant en Amérique du Nord et en Europe. Mais « c’est pour le dioxyde d’azote que la synthèse des études était le plus nettement en faveur d’un effet néfaste sur la survenue de cancer du sein », précise le communiqué de l'Inserm. L'effet du NO2 semblait plus élevé pour les cancers hormonodépendants. « Les chercheurs estiment qu’environ 1700 cas de cancer du sein, soit environ 3 % des cas survenant annuellement en France pourraient être attribués à cette exposition et aux autres polluants associés au dioxyde d’azote », souligne l'Inserm.

Par ailleurs, même si le niveau de preuve pour les effets des particules en suspension était moins élevé, ces PM semblent toutefois impliqués dans le sur-risque de survenue de ce cancer.

Et d'autres polluants ?

Il est loin d'être exclu que d'autres polluants soient aussi impliqués, précisent les auteurs de ce travail : « Au sein du mélange complexe qu’est la pollution atmosphérique, certains composants sont connus pour leur activité cancérigène ou de perturbation œstrogénique, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Ceux-ci pourraient donc être également pertinents du point de vue du développement du cancer du sein, étant donné l’implication de la voie œstrogénique dans certains cancers du sein. »

La conclusion de ce travail indique que ces résultats suggèrent qu'une baisse de l'exposition sur le long terme au dioxyde d'azote ou aux autres polluants qui y sont corrélés, pourrait diminuer le risque de cancer du sein.


Source : lequotidiendumedecin.fr