Hépatectomie : la phlébotomie hypovolémique réduit le risque de transfusion en périopératoire

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Publié le 16/12/2024
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La phlébotomie hypovolémique vise à minimiser la perte sanguine en prélevant en préopératoire l’équivalent d’un don de sang qui est réinjecté au patient avant le réveil. La technique a prouvé son efficacité dans la résection hépatique majeure en évitant une allotransfusion périopératoire à 1 patient sur 11.

Lors d’une résection hépatique majeure, 12 à 34 % des patients nécessitent une transfusion sanguine

Lors d’une résection hépatique majeure, 12 à 34 % des patients nécessitent une transfusion sanguine
Crédit photo : GARO/PHANIE

La phlébotomie hypovolémique est supérieure aux méthodes habituelles pour réduire le risque de transfusion lors d’une hépatectomie chez les patients à haut risque hémorragique. Telle est la conclusion de chercheurs canadiens qui ont réalisé une étude prospective interventionnelle de phase 3 (appelée Price-2). Les résultats de cet essai randomisé sont publiés dans The Lancet Gastroenterology and Hepatology.

La résection hépatique majeure, ou hépatectomie, est une opération chirurgicale au risque hémorragique substantiel. Des transfusions périopératoires sont nécessaires dans 12 à 34 % des cas. La phlébotomie hypovolémique, consistant à retirer un volume sanguin avant l’opération pour le restituer ensuite au patient, avait été associée à une réduction du besoin en transfusion dans des études observationnelles.

Un volume similaire à un don de sang

Les 223 patients du bras interventionnel se sont vus retirer 7 à 10 ml/kg de sang, soit environ l’équivalent d’un don de sang (450 ml), sans compensation par solutés de remplissage. Le volume de sang était retransfusé en fin de chirurgie, quelle que soit la perte sanguine. En cas de perte sanguine, il était utilisé en cours d’opération, évitant dans une certaine mesure une allotransfusion.

Dans le groupe témoin, en soins standards, 36 des 223 patients (16,1 %) ont reçu une transfusion dans les 30 jours suivant l’opération contre seulement 17 des 223 (7,6 %) ayant eu une phlébotomie hypovolémique, soit la moitié moins (ratio de risque ajusté aRR = 0,47). Le volume moyen de sang perdu était de 670 ml avec la phlébotomie hypovolémique contre 800 ml avec les soins habituels. Sur la période, aucune différence n’a été observée sur la fréquence de survenue des complications entre les deux techniques.

De meilleures conditions opératoires

Du côté des chirurgiens, l’hypovolémie a été appréciée car la vision des chirurgiens est moins obstruée, améliorant les conditions opératoires. « Les professionnels trouvent cela simple après l’avoir effectué une première fois, et l’impact sur la chirurgie est spectaculaire, a déclaré le Dr Guillaume Martel, co-premier auteur de l’étude et chirurgien à l’hôpital d’Ottawa. Il s’agit maintenant du standard dans les quatre hôpitaux impliqués dans l’essai et d’autres hôpitaux dans le monde devraient l’adopter suite à nos résultats ».

La phlébotomie hypovolémique permet à 1 patient sur 11 d’éviter une transfusion, ce qui économise une ressource limitée. La procédure est maintenant expérimentée pour les transplantations de foie et pourrait trouver un intérêt dans d’autres chirurgies à haut risque de perte sanguine.


Source : lequotidiendumedecin.fr