Après s’être imposée dans les formes avancées ou métastatiques, l’immunothérapie prend aujourd’hui une place de plus en plus importante dans les phases précoces en néoadjuvant, avec des bénéfices sur la survie globale à long terme. Des essais présentés à l’Esmo et l’Asco ont ainsi témoigné de l’efficacité de l’immunothérapie dans le cancer du sein triple négatif, le cancer du poumon non à petites cellules avancé, et à petites cellules, le mélanome avancé, le cancer avancé du col de l’utérus, le cancer colorectal à microsatellites instables ou encore le cancer infiltrant de la vessie.
Dans le cancer du sein triple négatif à un stade précoce, et vraisemblablement dans les tumeurs ayant un taux bas de récepteurs aux œstrogènes, les résultats de Keynote-522 attestent de l’efficacité du pembrolizumab + chimiothérapie sur la survie globale par rapport à la chimiothérapie seule. À l’issue d’un suivi médian de 75,1 mois, 14,7 % des patientes du groupe pembrolizumab sont décédées contre 21,8 % dans le groupe placebo. Le taux de survie globale à cinq ans était de 86,6 % dans le groupe pembrolizumab contre 81,7 % avec le placebo.
Vers des nouveaux standards de traitement
« Cette nette amélioration de la survie globale avec le pembrolizumab en phase néoadjuvante et adjuvante, par rapport à la seule chimiothérapie néoadjuvante, représente un des résultats les plus significatifs dans le traitement de ce cancer à un stade précoce et incite à en faire le nouveau standard pour la prise en charge de ces patientes », avait déclaré le premier auteur, le Pr Peter Schmid (Barts Cancer Institute, Londres) au congrès de l’Esmo 2024. Et la Dr Marleen Kok (Institut du cancer des Pays-Bas) d’ajouter que ces résultats sont d’autant plus importants que ce cancer concerne généralement des patientes jeunes.
Une étude exploratoire est allée encore plus loin en évaluant l’efficacité d’une immunothérapie sans chimiothérapie dans des cancers du sein triple négatif de stade 1-2, sans atteinte ganglionnaire et avec infiltration lymphocytaire élevée. Le pourcentage de réponse histologique complète était de 33 % avec nivolumab + ipilimumab et 47 % avec nivolumab + rélatlimab, et celui de réponse pathologique majeure était respectivement de 53 et 73 %.
Dans le cancer du poumon, les thérapies ciblées et l’immunothérapie ont enregistré, avec les traitements de dernière génération, des progrès significatifs dans les stades plus précoces, alors qu’elles étaient auparavant réservées aux stades métastatiques. C’est ce qu’ont montré les essais Crown, Krystal-12 ou encore Laura pour les thérapies ciblées dans plusieurs types de cancers du poumon, et l’essai Adriatic pour l’immunothérapie dans les cancers du poumon non à petites cellules et à petites cellules, y compris aux stades localisés. Ce dernier essai a d’ailleurs montré que l’immunothérapie est d’autant plus efficace qu’elle est introduite précocement. L’essai Relativity-104 s’est aussi distingué puisqu’il évalue une stratégie d’association d’immunothérapies ciblant plusieurs voies du système immunitaire, en association à la chimiothérapie.
Et les tumeurs de l’enfant ?
Plus difficiles à développer que chez l’adulte en raison du caractère moins immunogène des cancers pédiatriques, les immunothérapies ont tout de même bénéficié à l’oncopédiatrie, notamment pour les lymphomes et les leucémies. Sont particulièrement évaluées depuis quelques années les thérapies par cellules CAR-T et anti-PDL1 dans différents types de leucémies, et même dans les tumeurs du cerveau.
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