« Plus d'un milliard de jeunes risquent de perdre l'audition à cause de la manière dont ils écoutent de la musique, rappelle Shelly Chanda, experte médicale de l’OMS. Les pertes auditives causées par les sons forts sont irréversibles. C'est aussi complètement évitable ». Ce constat a motivé l’adoption par l’OMS d’une nouvelle norme internationale pour la fabrication et l’utilisation des appareils d’écoute (smartphones, lecteurs MP3, etc.).
Inclure des fonctionnalités d’écoute sécurisées
Deux ans de consultation et de collaboration entre experts, issus des gouvernements, de l’industrie, et principalement de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), mais aussi de la société civile, ont été nécessaires pour aboutir à cette norme. Par des recommandations non contraignantes, il s’agit d’encourager « l'inclusion de fonctionnalités d'écoute sécurisées » sur les appareils, afin que « les personnes puissent voir leur propre exposition sonore, et disposer d'options pour limiter cette exposition et prévenir l'apparition d'une perte auditive », explique Shelly Chanda.
Actuellement, « plus de 5 % de la population mondiale – soit 466 millions de personnes – souffrent de déficience auditive incapacitante (432 millions d’adultes et 34 millions d’enfants) », souligne l’OMS dans un communiqué. D’ici 2050, plus de 900 millions de personnes pourraient être atteintes d’une déficience auditive incapacitante.
Informer et limiter
Pour limiter le risque de déficience auditive, l’OMS propose l’intégration sur les différents appareils d’outils ou fonctions. La fonction de « tolérance sonore » (dosimétrie), d’abord, consiste à suivre le niveau et la durée de l’exposition de l’utilisateur exprimés en pourcentage de l’exposition à un niveau de référence. L’utilisateur pourra choisir d’appliquer le mode de limitation qui garantit sa sécurité, soit 80 dB pour 40 heures d’écoute par semaine (75 dB pour les enfants). Ensuite, l’information personnalisée doit détailler un profil d’écoute individualisé, basé sur les pratiques de l'utilisateur, et ainsi lui permettre de contrôler le degré de sécurité de son écoute. Enfin, des options peuvent être mises en place pour limiter automatiquement le volume sonore.
L’OMS compte sur la bonne volonté des industriels et les efforts de sensibilisation des acteurs de la société civile pour diffuser l’information nécessaire à des pratiques d’écoute à moindre risque.
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention