« La situation sanitaire continue de se dégrader », a indiqué le Premier ministre Jean Castex lors de sa conférence de presse du 22 octobre. « Nul n'est épargné. La situation est grave en Europe et en France. » C'est pourquoi 38 départements supplémentaires seront soumis au régime du couvre-feu (21 heures à 6 heures du matin) à partir du vendredi 23 octobre à minuit et pour six semaines, a annoncé le Premier ministre. Au total, 54 départements seront au régime strict du couvre-feu. Alors que celui-ci est déjà appliqué depuis une semaine dans les grandes métropoles, la population au global le respecte bien. Sur 32 033 contrôles effectués par la police, 4 777 verbalisations ont été dressées. Une évaluation du dispositif sera effectuée dans une semaine, quitte à le durcir si la propagation du virus n'est pas enrayée. Car pour l'instant la situation est dramatique : 4 régions dont Ile-de-France, Paca, Auvergne Rhône Alpes et les Hauts de France ont un taux d'occupation de lits supérieur à 44 % (supérieur à 50 % pour cette dernière).
Taux R0 de 1,35
Selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui enfonce le clou, alors que le taux d'incidence était de 10 malades pour 100 000 personnes en août et le taux de contamination de 1 500 par jour, le premier taux est passé à 250 et le second à 25 000 par jour. Ces chiffres doublent tous les quinze jours, alerte le ministre pour lequel « on ne verra les bénéfices du couvre-feu que 15 à 18 jours après, comme cela s'est passé lors du confinement ». Le taux R0 est de 1,35. Concernant les lits de réanimation, leur nombre pendant l'été est de 5 100 à 5 800 lits (+15 %). Leur capacité peut croître jusqu'à 7 500 lits en deux semaines. Au pic de l'épidémie de la première vague, elle avait atteint un sommet de 10 700 lits. D'où les déprogrammations qui sont enclenchées par les établissements au fur et à mesure de la montée de la vague. Le ministre Olivier Véran a même annoncé que des établissements recevant des patients en orthopédie vont déprogrammer pour recevoir d'autres patients ayant des pathologies plus graves.
Prendre soin des soignants
Afin de « prendre soin des soignants hospitaliers qui prennent soin de nous », Olivier Véran a d'ailleurs rappelé les mesures en leur faveur comme la majoration des heures supplémentaires et la compensation des congés non pris en raison de l'épidémie. Le ministre a d'ailleurs annoncé une nouvelle enveloppe de 2 milliards en faveur des hôpitaux le 21 octobre. Les hospitaliers tiendront-ils le coup ?
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