Les personnes précaires (sans-abri et migrants) sont moins vaccinées que la population générale, plus la personne est exclue et à l'écart du système, moins elle a accès à la vaccination. C'est l'enseignement de la dernière étude Epicentre réalisée par Epicentre, l’institut d’épidémiologie et de recherche médicale de MSF, en partenariat avec Santé Publique France, qui vient de paraître. À peine 75 % de cette population a eu accès à une dose de vaccin contre 90 % dans la population générale. Enseignement supplémentaire, plus les individus sont mal logés, moins ils sont vaccinés : 70 à 86 des personnes hébergées dans des dispositifs d'urgence (hôtels sociaux, foyers) qui étaient vaccinées avaient reçu une dose de vaccin en décembre 2021 versus à peine une personne sur deux vivant dans la rue (44 % en Île-de-France et 26 % seulement à Marseille).
Francophones/non-francophones
Quels sont les facteurs favorisant la vaccination ? Les personnes francophones ont 30 % plus de chances d'être vaccinées que les non-francophones. L'obligation d'utiliser le passe sanitaire augmente de 50 % la probabilité d'avoir une dose et de 40 % si la personne possède une couverture maladie.
Peur du vaccin
Parmi les non-vaccinés, 78 % ne le souhaitaient pas et 22 % ne le pouvaient pas. Parmi les causes de refus, 57 % ont eu peur du vaccin (douleur, injection), 54 % ont craint les effets à long terme, 27 % ont considéré le vaccin inutile et inefficace et 12 % ne l'ont pas fait en raison des théories complotistes. Pour ceux étant dans l'incapacité de se faire vacciner, 26 % l'étaient pour contre-indication médicale (notamment des femmes enceintes), 17 % pour mésinformation sur l'accès et 23 % en raison d'obstacles pratiques (trop loin, trop de monde, etc.). 10 % du total des participants étaient totalement opposés à la vaccination, soit une proportion comparable à celle de la population générale (9 %). Quant aux facteurs diminuant les chances d'être vaccinés, on retrouve le fait de vivre en famille (baisse d'au moins 20 %), la mendicité (- 20 %), l'opinion de l'individu (- 50 %) et l'information auprès des réseaux sociaux, sur Internet ou la presse écrite (10 %). Les actions de sensibilisation ont permis de multiplier par 3,4 la probabilité d'être vacciné.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque