Des membres de la direction du Chu de Guadeloupe ont été séquestrés le 4 janvier et ont été escortés par la police pour sortir de l'établissement. Interviewé par France O, Gérard Cotellon, le directeur, dit avoir été frappé et malmené, et avoir reçu des menaces de mort. Son bureau a été caillassé et des tirs de mortiers ont été essuyés près de son domicile. Selon lui, « quelques syndicalistes ont embarqué les soignants contre l'obligation vaccinale. Mais pour autant, cela ne me fera pas renoncer à ma mission ». Guy Losbar, président du conseil de surveillance du Chu, a dénoncé fermement ces actes, les qualifiant de « lâches et d'odieux ». L'ensemble de la classe politique de l'île a également condamné cette agression. Pascal Blanchet, le président de la CME du Chu a également réagi sur France O : « En attaquant le directeur général, on attaque les soins. Il est le garant de la sécurité des patients. Il y a très peu de personnel suspendu, mais il existe des difficultés liées à l'entrave à la liberté du travail. » Selon lui, le pôle logistique est régulièrement bloqué, empêchant jusqu'à la distribution de la nourriture des patients. Pire, la communauté médicale se sent menacée et pourrait même exercer son droit de retrait si les violences se poursuivent. Dans le camp des opposants, on retrouve Gaby Clavier, représentant du syndicat de soignants SU SITG, qui a proféré des menaces de mort contre le directeur. Pour ce motif, début décembre, le syndicaliste a été convoqué par le tribunal, mais il n'a finalement pas été poursuivi.
Mesures de restriction sanitaires fortes
Alors que 95 % des personnels de santé soumis à l'obligation vaccinale sont pourtant vaccinés contre la Covid, les responsables du Chu craignent un fort taux d'absentéisme lié aux barrages des opposants, aux soignants qui doivent garder leurs enfants à domicile et aux personnels de santé contaminés, ce qui va renforcer les difficultés à gérer la cinquième vague qui est déjà présente. D'autant qu'aucune aide n'est à espérer de l'Hexagone lui-même déjà submergé par l'épidémie. Le département est d'ores et déjà placé en état d'urgence sanitaire : il va être imposé à la Guadeloupe un couvre-feu de 22 heures à 5 heures du matin à partir du 7 janvier. La situation sanitaire est catastrophique : on y dénombre 3 320 nouvelles contaminations entre le 27 décembre 2021 et le 2 janvier 2022 contre 546 la semaine précédente. Le taux de positivité est de 22 %. Les contaminations des jeunes enfants sont en hausse. Le variant Omicron est désormais majoritaire à 80 %. Quinze clusters ont été déclarés, dont un important au club Med. Pour autant, la population est bien moins protégée que dans l'Hexagone avec des taux de couverture vaccinale (au moins une injection) de 47 % sur la grande île. Résultat, explique Pascal Blanchet, « les patients non-Covid vont continuer d'essuyer les dégâts de la crise en ne bénéficiant pas des soins appropriés ».
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