Chez les couche-tard, la légère surmortalité s’expliquerait par l’alcool et le tabagisme

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Publié le 16/06/2023
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Crédit photo : S.Toubon

Les personnes se couchant tard ont un risque de mortalité toutes causes accru, après ajustement, de 9 %, essentiellement attribuable à l’alcool et au tabagisme, rapporte une étude de cohorte finlandaise, publiée dans « Chronobiology International ».

Des travaux menés au Royaume-Uni, à partir des données de la UK Biobank sur près d’un demi-million de personnes, avaient mis en évidence un risque de décès légèrement plus élevé chez les couche-tard après un suivi de six ans et demi (+ 2 % pour la mortalité toutes causes, + 4 % pour la mortalité cardiovasculaire). Mais des facteurs de risque comme l’alcool ou la quantité de tabac consommée n’avaient pas été pris en compte.

Pas d’influence du chronotype sur la mortalité

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs se sont appuyés sur une cohorte finlandaise de jumeaux (Finnish Twin Cohort). En 1981, un questionnaire avait été administré à 23 854 participants, parmi lesquels un tiers se déclarait « plutôt du soir », 10 % « vraiment du soir », les autres se disant « du matin ». Comparés aux couche-tôt, les couche-tard étaient plus jeunes, consommaient plus d’alcool et de tabac et ceux se déclarant « clairement du soir » rapportaient moins souvent une durée de sommeil de 8 heures. Le suivi s’est prolongé pendant 37 ans. Au cours de la période, 8 728 décès ont été enregistrés.

« Nos résultats suggèrent qu’il y a peu ou pas de contribution indépendante du chronotype [manifestation du rythme circadien, NDLR] sur la mortalité », résume le premier auteur, Christer Hublin, de l'Institut finnois de santé au travail, dans un communiqué. Cette analyse est confortée par l’absence d’association entre chronotype et mortalité chez les noctambules non-fumeurs qui étaient au plus des buveurs légers.

« L'examen des causes de décès chez les couche-tard pointe davantage le rôle important du tabagisme et de l'alcool », soulignent les auteurs. La mortalité liée à l'alcool est accrue chez les couche-tard (+43 %), mais « cet effet a été considérablement atténué après ajustement sur la consommation d'alcool », est-il précisé. De même, la mortalité associée au tabagisme, accrue de 25 % chez les couche-tard, a été considérablement atténuée après ajustement sur le statut tabagique et la quantité fumée.


Source : lequotidiendumedecin.fr