Face à la mauvaise pub dont souffre le vaccin anti-Covid d’AstraZeneca, ce dernier ayant été associé notamment à des « symptômes grippaux de forte intensité » chez des soignants, le ministère de la Santé s’évertue à rassurer. Une opération déminage initiée dès la semaine passée par le Pr Alain Fischer, coordinateur de la stratégie vaccinale, et qui se poursuit.
Mardi, le ministère a reconnu « être assez loin à ce stade » de l’objectif de vaccination en première injection du vaccin AstraZeneca qu'il s'était fixé, en raison notamment du « déficit d’image » de ce dernier, notamment auprès des soignants.
Affirmant ne pas être en mesure d’évaluer la proportion de professionnels de santé ressentant une « certaine défiance » à l’égard du vaccin du laboratoire britannique, Ségur ne nie toutefois pas le phénomène. Pour parvenir à soigner l’ensemble des soignants de France, mais aussi les personnels non médicaux des établissements de santé et médico-sociaux, qui sont désormais tous éligibles à la vaccination contre le Covid, Ségur entend donc engager une « dynamique de réhabilitation » du vaccin AstraZeneca afin que celui-ci « rencontre sa cible vaccinale ». « C’est absolument indispensable », martèle le ministère de la Santé, qui souligne que les « effets secondaires sont réels, mais minoritaires et bénins ». Le ministère mise sur la diffusion de fiches « très bien faites » sur la réalité des effets secondaires, élaborées par l’ANSM, pour redorer le blason de ce vaccin.
Pour ne rien arranger, AstraZeneca a reconnu ce mercredi de nouvelles difficultés de production en Europe pour les doses promises à l'UE, mais la Commission européenne s'est montrée mercredi malgré tout confiante sur les livraisons des prochains mois. Le fabricant a indiqué mardi soir qu'il devrait avoir recours à des sites étrangers pour tenir ses promesses de livraison à l'Union européenne au deuxième semestre.
Deux flacons supplémentaires par pharmacie pour la première livraison d'AstraZeneca
Par ailleurs, le ministère a indiqué ce mardi que s’il ne parvenait pas à écouler l’ensemble des doses du vaccin d’AstraZeneca (environ 500 000 nouvelles doses seront livrées pour la semaine prochaine, vous avez jusqu’à ce mercredi 24 février au soir pour vous signaler auprès d’une pharmacie pour commander un flacon, ndlr) dans le cadre de l'organisation actuelle, où seuls les médecins libéraux peuvent l'administrer, il « adapterait sa stratégie ». Autrement dit, la permission de vacciner pourrait éventuellement être accordée plus tôt que prévu aux pharmaciens, IDE et sages-femmes.
Pour la première livraison, qui leur permettra de vacciner dès jeudi, près de 28 000 médecins généralistes se sont signalés auprès d'une pharmacie de référence. « Étant donné que nous sommes en période de vacances scolaires, il ne faut pas tirer de conclusions absolues sur le volontarisme des médecins », a précisé le ministère. Et celui-ci d'indiquer qu'il avait décidé de fournir cette semaine deux flacons supplémentaires à chacune des 11 000 pharmacies ayant enregistré au moins un médecin volontaire pour vacciner, afin de ne pas perdre de temps.
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