En mai 2020, 4,5 % des plus de 15 ans avaient une sérologie positive au SARS-CoV-2 en France métropolitaine, selon les premières estimations de l’enquête EpiCoV dévoilées ce vendredi.
Sans surprise, la proportion « est la plus élevée à Paris (9,0 %), dans les départements de la petite couronne (9,5 %) et le Haut-Rhin (10,8 %) », zones les plus touchées par la première vague de l'épidémie. À l’inverse, les régions où la séroprévalence est la plus basse sont la Bourgogne Franche Comté (1,5 %), la Normandie (1,9 %), l'Occitanie (1,9 %) et la Nouvelle Aquitaine (2 %).
Des ordres de grandeur jugés trop faibles pour atteindre une immunité collective, dont il est communément admis que le seuil se situerait autour de 70 %. Toutefois, ces enquêtes de séroprévalence ne prennent pas en compte l'immunité cellulaire dont nombre de chercheurs pensent qu'elles pourraient jouer un rôle important contre le Covid-19.
Davantage de jeunes concernés
L'enquête montre en outre que la classe d'âge atteinte est celle des 30-50 ans, même si la mortalité due au Covid-19 est plus élevée chez les plus de 70 ans. « L'impact en matière hospitalière est très important chez les personnes les plus âgées, mais parallèlement, le taux d'infection de la population générale est plus important chez les adultes jeunes », a commenté Fabrice Carrat, professeur de santé publique à Sorbonne Université, lors d'une conférence de presse.
Selon l'enquête, « le fait de vivre dans une commune à forte densité urbaine, d'exercer une profession dans le domaine du soin ou de vivre avec un nombre élevé de personnes dans le même logement est associé à un risque plus élevé d'avoir un test positif ».
Inégalités sociales
L'enquête EpiCov et une autre étude parallèle, baptisée Sapris, montrent également que la crise sanitaire a « accentué les inégalités sociales ».
Par exemple, la proportion de tests positifs est plus haute « chez les personnes immigrées nées hors d'Europe que chez les personnes non immigrées », ce qui « s'explique par les conditions de vie moins favorables ».
Enfin, le confinement semble avoir davantage freiné la progression de l'épidémie chez les « classes sociales aisées » que chez « les classes populaires ».
L'enquête EpiCov a été élaborée par l'Inserm et la Drees en collaboration avec l'agence sanitaire Santé publique France et l'Insee. Parmi les 370 000 personnes incluses dans l'enquête, 12 400 ont effectué un test de sérologie via un autoprélèvement à domicile. Les résultats ont ensuite été extrapolés à l'ensemble de la population française.
(avec AFP)
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