Faire du vaccin contre le Covid-19 un « bien commun », gratuit et accessible à tous : tel est l'objectif d'une Initiative citoyenne européenne (ICE) lancée lundi, dont les promoteurs espèrent recueillir plus d'un million de signatures pour contraindre la Commission européenne à ouvrir le débat.
Lancée par une dizaine de citoyens européens, cette pétition est déjà soutenue en France par un comité formé de plusieurs dizaines d'associations, ONG, syndicats et partis dont le People Health Movement, Oxfam, les Économistes atterrés, le PCF, LFI, Sud Santé-sociaux, Solidaires et plusieurs branches de la CGT.
« Ce vaccin est un bien commun de l'humanité. Il a été largement financé par l'argent public (...). Il doit donc être mis à disposition des citoyens », estime le comité de soutien dans un communiqué, souhaitant aussi « garantir l'accès pour tous aux diagnostics et traitements ».
« Les multinationales pharmaceutiques ne doivent pas faire de profits sur cette pandémie », poursuivent les signataires, rappelant que dans les années 1990, les laboratoires avaient « imposé des prix exorbitants pour le traitement contre le VIH », le gouvernement sud-africain réagissant notamment par l'octroi de « licences obligatoires », ouvrant « la voie à des alternatives génériques abordables ».
Les labos invités à partager la propriété intellectuelle des vaccins
Dans le texte de cette pétition, ils demandent à la Commission européenne de légiférer pour « veiller à ce que les droits de propriété intellectuelle, y compris les brevets, n'entravent pas l'accessibilité » des futurs vaccins et traitements, et que la législation européenne « ne limite pas l'efficacité immédiate des licences obligatoires » qui pourront être délivrées par les États membres.
Ils réclament aussi l'introduction « d'obligations légales pour les laboratoires pharmaceutiques bénéficiaires de fonds de l'UE de partager leurs connaissances, la propriété intellectuelle et les données relatives », mais aussi d'être transparents sur « les contributions publiques, les coûts de production et les clauses d'accessibilité ».
Pour qu'un débat s'ouvre à Bruxelles, la pétition devra recueillir un million de signatures avant le 30 novembre 2021, dans au moins sept pays européens. En France, au moins 160 000 signatures sont nécessaires, a précisé Ilona Delouette (People health movement) lors d'une conférence de presse à Lille.
Baptisée « pas de profit sur la pandémie », l'ICE peut être signée sur un site dédié, sur le site de la Commission européenne ou via un formulaire papier qui sera « bientôt distribué » par les membres du comité.
« Aujourd'hui, le droit aux soins et à la santé est sacrifié sur l'autel de la rentabilité et du profit. Pour gagner contre cette pandémie, il est vital qu'un vaccin soit librement accessible », a déclaré le secrétaire national du PCF Fabien Roussel lors d'une visio-conférence de presse en ligne lundi matin, regrettant ne rien connaître des « négociations secrètes entre la Commission européenne et les six "Big Pharma", les multinationales » qui mettront les vaccins sur le marché.
Avec AFP
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation