En marge des discours officiels d'Agnès Buzyn, la refonte des urgences avance pas à pas au ministère.
Depuis mai 2018, la direction générale de l'offre de soins (DGOS) travaille avec les acteurs de terrain pour redessiner les urgences publiques, dans le cadre de la réforme des régimes d'autorisations. L'objectif ? « Refondre complètement notre organisation pour les 10 à 15 ans à venir », a expliqué au congrès Urgences Sylvie Escalon (DGOS), pilote du groupe de travail.
Peut-on imaginer des structures d'urgences qui ferment la nuit ? Cette question, « qui a fait l'objet d'intenses débats », relate le Dr Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), a conduit à la définition d'une nouvelle entité : l'antenne de médecine d'urgence. Déjà plébiscitée en 2015 dans le rapport Grall sur la territorialisation des services d'urgences, cette structure inédite – ouverte 7 jours sur 7 mais pas 24 heures sur 24 – fonctionnerait grâce à une équipe médicale territoriale, mouvante et rattachée au service d'urgences d'un hôpital support. Cette nouvelle strate permettrait d'inscrire les urgences dans la gradation des soins et des établissements promue par l'exécutif. Reste à savoir si l'on y soignerait les urgences vitales ou uniquement les urgences légères qui relèvent plutôt de la médecine générale.
Si la SFMU se montre favorable au schéma, elle fixe plusieurs conditions à son déploiement, à commencer par la sémantique. « Une structure qui n'est pas ouverte 24 heures sur 24 ne peut pas s'appeler service d'urgences », prévient le Dr Ricard-Hibon. De surcroît, « ce n'est pas le seuil mais plutôt la typologie des patients et la charge en soins qui sont pertinents pour différencier un service d'urgences de petite taille et une antenne », juge l'urgentiste.
Surtout, la SFMU demande l'arrêt des « fermetures sauvages » de SMUR, la création du numéro unique de santé, le renforcement de la régulation médicale et une lisibilité en temps réel de l'offre de soins par une meilleure organisation des lits d'aval.
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