Combien de temps perdure le bénéfice du rappel vaccinal anti-Covid ? Alors qu’Olivier Véran a récemment évoqué la possibilité d’une quatrième dose à l’automne, de nouvelles données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) reviennent sur cette question. Elles suggèrent qu’il existe bel et bien une date butoir de trois mois au-delà de laquelle l’efficacité contre les formes symptomatiques ne perdure pas, la protection ne persistant que vis-à-vis des formes sévères.
Une efficacité limitée aux formes sévères au-delà des trois mois
Régulièrement, la Drees croise les données issues des bases SI-VIC (hospitalisation pour Covid), SI-DEP (dépistage du SARS-CoV-2) et VAC-SI (vaccination anti-Covid) afin d’apporter des informations sur le statut vaccinal des personnes testées positives au Covid-19 et des personnes hospitalisées, en prenant en compte l’ancienneté du schéma vaccinal initial et d'un éventuel rappel.
Pour la période du 4 avril au 1er mai 2022, cet exercice réalisé pour les 40 ans et plus, montre que « le nombre de cas positifs et l’incidence hospitalière, en soins critiques comme en hospitalisation conventionnelle, rapportés à la population, sont systématiquement plus faibles pour les personnes de 40 ans ou plus vaccinées avec rappel depuis moins de trois mois par rapport aux personnes non-vaccinées ». En revanche, « pour les personnes avec rappel de plus de trois mois, ce constat demeure valable uniquement en ce qui concerne l’incidence hospitalière et les décès », résume la Drees dans un communiqué.
Une modélisation sur les données recueillies à partir du 13 décembre 2021, confirme cette tendance. Selon ce travail, « la protection du rappel contre le risque de développer une forme symptomatique due au variant Omicron varie entre 46 % et 58 % durant les trois premiers mois suivant son administration », indique la Drees mais, là encore, « cette protection semble disparaître après trois mois ». La dose de rappel apporte également un regain de protection contre les formes sévères pour toutes les personnes de plus de 40 ans, « avec une protection vaccinale contre les hospitalisations et les décès comprise entre 75 % et 90 % (selon l’âge) dans les trois mois suivant son injection ». La protection s’érode après trois mois, « mais elle demeure importante : entre 57 % et 80 %, selon l’âge ».
Ainsi, pendant les trois premiers mois, la dose de rappel diviserait par deux environ le risque de contamination avec forme symptomatique de Covid-19, mais au-delà, le bénéfice n’est plus observé que pour les formes sévères.
Une efficacité sous-estimée ?
L’ensemble de ces analyses « restent néanmoins soumises à un certain nombre de limites, souligne le communiqué, en particulier le fait de ne pas tenir compte d’éventuels épisodes antérieurs d’infection au Covid-19 ». Cela pourrait conduire à sous-estimer l’efficacité du rappel, considère la Drees, car « il est probable que de nombreuses personnes non vaccinées, ou vaccinées sans rappel, aient été contaminées, en particulier lors de la vague Omicron de début 2022 ».
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