Si l’année 2020 a été marquée par le covid-19, elle aura également vu d’autres maladies infectieuses reculer de façon importante, à l’instar d'une des plus contagieuses : la rougeole. D’après, les données annuelles de surveillance publiées par Santé Publique France, le nombre total de cas recensés en 2020 apparaît « près de 10 fois inférieur à celui observé en 2019 ».
Ainsi, seuls 240 cas ont été déclarés l’année dernière – contre 2 636 cas en 2019. Au total, 72 personnes (30% des cas) seulement ont été hospitalisées, et si 23 patients ont contracté une pneumopathie, aucun cas d’encéphalite ni aucun décès n’ont été signalés.
Un recul attribué aux mesures barrière…
Première cause probable de cet important repli de l’épidémie de rougeole : la pandémie de covid-19, ou plutôt les mesures de freinage mises en œuvre pour lutter contre la propagation du SARS-CoV-2. Des confinements, gestes barrière, masques, couvre-feux, etc. qui ont par nature « un effet sur la transmission des autres pathogènes respiratoires », rappelle Santé Publique France.
De fait, si la circulation virale s’est avérée active au premier semestre de 2020 – 230 cas ayant été déclarés entre les semaines 1 et 13 –, une « chute rapide du nombre de cas déclarés » a été enregistrée en France comme dans la majeure partie de l’Europe à partir du mois d’avril, soit du premier confinement. Depuis, jusqu’au 1er trimestre 2021 - date jusqu’à laquelle des mesures barrière n’ont cessé d’être appliquées - la circulation virale est restée « quasi inexistante », rapporte l'agence.
… mais aussi à la vaccination des nourrissons
Mais pour Santé Publique France, cette situation pourrait s’expliquer aussi par une amélioration de la couverture vaccinale d’une population toujours particulièrement touchée par la rougeole: les nourrissons. « Depuis la mise en place de la vaccination obligatoire pour les nourrissons en 2018, l’objectif d’une couverture vaccinale par le ROR de 95% à l’âge de 2 ans devrait être bientôt atteint, au moins pour la première dose », se félicite l’agence.
Cependant, si les efforts doivent d’après l’agence être poursuivis chez les jeunes enfants pour atteindre cet objectif de 95% de couverture vaccinale, la vaccination dans les autres classes d'âge doit également progresser. « Pour permettre d’interrompre la circulation du virus et l’élimination de la rougeole, un renforcement du rattrapage vaccinal demeure nécessaire […] dans les tranches d’âge plus élevées, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes », et ce pour augmenter la couverture vaccinale de l'ensemble de la population et éviter la survenue de nouvelles vagues épidémiques, avance Santé publique France. D’ailleurs, près de 90% des cas de rougeole survenus en 2020 ont concerné des sujets « non ou mal vaccinés », et les quelques foyers épidémiques recensés au premier trimestre se sont essentiellement constitués « dans la communauté des gens du voyage, rappelant qu’il existe toujours un risque d’extension en raison d’une mauvaise couverture vaccinale ou de populations en situation de précarité ».
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