Olivier Véran l'a répété à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse le 25 novembre : « Il n'y a aucune fatalité face à la Covid, nous avons encore les moyens de nous prémunir, notre destin est entre nos mains. » Face à la montée épidémique très forte de ces deux dernières semaines, l'exécutif se devait de réagir vite. « Le virus circule vite », assène le ministre des Solidarités et de la Santé. Le taux d'incidence est à ce jour de 193 pour 100 000 habitants (versus 270 dans la moyenne européenne). Le R0 est de 1,6. Lundi 22 novembre, le nombre de contaminations avait déjà atteint le pic de la dernière vague d'août, à savoir 36 000 nouveaux cas par jour. 8 755 personnes sont hospitalisées pour Covid, dont 1 183 en soins critiques. Huit entrées sur dix en soins critiques seraient des personnes non vaccinées. Le risque d'être touché par une forme grave est donc divisé par 8 pour les personnes vaccinées. Contrairement à l'Europe du Nord qui a commencé à mettre en place des mesures de restriction, la France préfère appuyer sur l'accélérateur de la vaccination (et des gestes barrières). « Le gouvernement choisit de concilier les libertés et la vaccination qui est un choix de responsabilité », annonce Olivier Véran. « Sans vaccin, nous serions déjà tous confinés. » Ce qui se vérifie dans les territoires les moins vaccinés dans l'Hexagone qui subissent plus d'hospitalisations.
Troisième dose pour 19 millions de personnes
Pour contrer l'épidémie, l'exécutif ouvre la troisième dose à tous les adultes à partir de 18 ans après un délai de 5 mois après la deuxième dose. Les 19 millions de personnes concernées auront alors deux mois pour se faire vacciner. En même temps, le passe sanitaire deviendra caduc au bout de ces 7 mois à partir du 15 janvier, si ces personnes n'ont pas entre-temps reçu leur troisième dose. 6 millions de personnes de plus de 65 ans ont déjà été vaccinées une troisième fois.
Montée en puissance des centres de vaccination
Les capacités en doses et en ressources humaines sont-elles suffisantes pour relancer cette campagne de vaccination ? 4 millions de doses de vaccins ARN sont déjà disponibles en ville, 26 millions sont stockées dans les établissements de santé. Comme pour la campagne précédente, la vaccination pourra se faire en ville par des médecins, pharmaciens, laborantins, sages-femmes, pompiers. Elle aura lieu également à l'hôpital et dans les centres de vaccination. Pour l'instant, ces derniers sont encore au nombre de 1 100 ouverts sur tout le territoire. Il en est prévu 1 600.
Test valable 24 heures
Autres mesures à retenir, un décret va rendre obligatoire le port du masque dans les lieux publics qui relèvent du passe sanitaire (les marchés de Noël en feront partie). Pour resserrer encore un peu plus l'étau sur les personnes non vaccinées, les tests ne seront plus valables 72 heures à partir du lundi 29 novembre, mais 24 heures. L'objectif est que les 8 millions de personnes encore non vaccinées finissent par le faire.
Le molnupiravir arrive bientôt
Enfin, des progrès vont se concrétiser dans les traitements de l'infection. 7 000 personnes ont déjà reçu par injection à l'hôpital des anticorps monoclonaux. Dans les prochaines semaines, le molnupiravir (Merck) prescrit en ville et à l'officine, un traitement antiviral à base de comprimés sera administrable à des personnes fragiles (atteintes de maladies chroniques) ou de plus de 65 ans à risque de formes graves en cas de symptômes de la maladie. Il réduit par deux les risques d'hospitalisation. D'autres formes thérapeutiques sont étudiées par la recherche.
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