Le Conseil scientifique dans son dernier avis s'est lancé dans un numéro d'équilibriste. À savoir reconnaître comme souhaitable voire nécessaire la réouverture des activités et en même temps pointer la prise en charge dégradée des patients non-Covid et la souffrance des soignants. À cet égard, l'avis du Conseil scientifique rapporte les résultats d'une enquête menée par le groupe d'étude français FAMIREA. Elle a été réalisée entre le 20 avril 2020 et le 21 mai 2020 dans 21 services de réanimation. La prévalence des symptômes d'anxiété, de dépression et de dissociation péri-traumatique s'est élevée respectivement à 50,4 %, 30,4 % et 32 % avec des taux plus élevés chez les infirmières. Les groupes les plus à risque sont les professionnels travaillant dans des hôpitaux non rattachés à l'université et les infirmières auxiliaires. Des conséquences à moyen ou long terme sont à prévoir avec les syndromes de stress post-traumatique qui n'auraient pas été pris en charge.
Lassitude des Français
Comment toutefois appeler à la prudence nécessaire alors que l'avis note une grande lassitude des Français. D'autant que le moment est qualifié de critique. À ce jour, il n'y a toujours pas d'immunité collective protectrice. Mais le niveau constaté est suffisant pour exercer une pression immunitaire sur les virus. Ce qui peut faire émerger des nouveaux variants. « Cette situation d'incertitude devrait perdurer jusqu'à l'été inclus », note le Conseil.
Traitements innovants précoces
Enfin, l'avis réitère le recours en cas d'hospitalisation aux traitements innovants précoces (anticorps monoclonaux, corticoïdes inhalés, beta-interféron, traitements antiviraux directs de type molnupiravir). Face à l'optimisme du gouvernement, le Conseil scientifique appelle à une réouverture prudente, maîtrisée avec des objectifs sanitaires. Sera-t-il entendu par les Français ?
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