Depuis le week-end dernier, les officines sont autorisées à réaliser des tests sérologiques de type TROD (tests rapides d'orientation diagnostique) pour le SARS-CoV-2. Un arrêté publié au JO le 11 juillet autorise en effet les pharmaciens à réaliser ces tests « sur sang capillaire de détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 » jusqu'au 30 octobre. Cette mesure n'est pas jugée pertinente par les représentants des médecins libéraux. Dans un communiqué commun diffusé lundi, le Conseil national de l'Ordre des médecins, le Collège de la médecine générale, les syndicats de médecins libéraux (CSMF, MG France, SML et FMF), mais aussi la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et les syndicats de biologistes (SJBM, SNBM, FNSIPBM, SLBC, SNMBCHU, SDB, FNSPBHU, SNBH) font part de leur avis défavorable.
Manque de traçabilité des résultats
D'une part, selon ces organisations, les TROD Covid-19 « ne s’inscrivent pas dans le parcours individuel de prise en charge des patients par les médecins ». Les représentants de médecins rappellent que ces orientations diagnostiques ne dispensent « d’un test "conventionnel" de confirmation », faisant référence aux recommandations de la HAS. Ils estiment d'autre part que la réalisation d'un TROD en pharmacie ne permet pas d'améliorer la connaissance épidémiologique du Covid-19. L'Ordre et les syndicats argumentent que contrairement aux tests virologiques et sérologiques effectués en laboratoire d'analyse médicale, les résultats obtenus en pharmacie « ne sont pas colligés ni exploités sur le plan épidémiologique ». Enfin, ils considèrent que le maillage des laboratoires et des infirmiers pouvant se charger des prélèvements « est satisfaisant » sur tout le territoire et que confier cette tâche aux pharmacies n'est donc pas une nécessité.
Cet avis négatif a été transmis, selon le Cnom, au ministère de la Santé le 10 juillet. Malgré les réserves énoncées, les organisations de médecins ne ferment pas totalement la porte à la réalisation de TROD pour le coronavirus en officine mais elles posent certaines conditions. « Si la signification clinique des résultats des TROD Covid-19 était mieux connue, si leur déploiement pouvait s’intégrer dans le parcours individuel de prise en charge des patients par les médecins et s’ils pouvaient contribuer à la connaissance épidémiologique de la Covid-19, cette position pourrait éventuellement évoluer », concluent les auteurs du communiqué.
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