"Si on n'agit pas vite et fort, on retrouvera les anciens travers de l'hôpital", explique Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP à nos confrères des Echos le 25 mai. Pour ce faire, selon lui, la hausse des rémunérations des paramédicaux pertinente serait de l'ordre de 15 à 20% afin de remettre ces traitements au même niveau que ceux pratiqués au sein de la moyenne des pays de l'OCDE. D'ailleurs, sans remettre en cause le statut de la fonction publique hospitalière et le principe d'une égalité de rémunération entre toutes les spécialités, Martin Hirsch souhaite maintenir une garantie socle tout en instaurant une part de rémunération différenciée pour reconnaître la pénibilité, le risque et la technicité.
Au-delà de ces chiffres, le patron de l'AP-HP insiste sur l'obligation de "libérer l'hôpital de ses carcans". En témoigne selon lui l'exemple des manipulateurs radio : "Ne pas pouvoir mieux les rémunérer dans le public fait que des actes sont reportés ou renvoyés au privé." Ce qui provoque l'effet inverse des économies escomptées et dégrade les soins. Autre exemple, la sous-traitance du bionettoyage dans le cadre de l'épidémie a montré ses limites. La réinternalisation de ces services ne serait que bénéfique à l'hôpital, sans pour autant augmenter ses coûts. Le déserrement de l'étau administratif devra porter aussi sur la commande publique. En effet, la crise a libéré les livraisons de matériel de toute sorte qui en temps normal étaient longues, voire bloquées pendant des années. Enfin, le volet formation aurait besoin d'être assoupli : en valorisant les acquis de l'expérience, "on peut gagner un an à dix-huit mois avec la même qualité" pour une aide-soignante qui doit refaire trois années d'études à temps plein pour devenir infirmière. Et le statut d'IPP n'est pas suffisamment mis en valeur aussi bien en termes d'accès que de rémunération, alors que ces infirmières pourraient largement alléger la pression des médecins.
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