L'écriture est fluide, dotée d'un grand talent pédagogique. Jamais l'ennui ne guette au fil des pages, même si l'on connaît (un peu) les thématiques évoquées. En pimentant l'analyse d'anecdotes bien senties, le récit relève du numéro des voltigeurs. L'auteur reconnaît bien des faiblesses, des pesanteurs à l'institution. Mais conclut son propos par une belle envolée philosophique sans jargon sur le besoin de chacun d'entre nous de reconnaissance. On a eu peur, mais le final déclenche les applaudissements. Auparavant, Martin Hirsch met les rieurs de son côté en relatant le tweet malveillant d'un journaliste de Valeurs Actuelles qui avait confondu l'hôpital Saint-Joseph à Paris avec l'AP-HP. Plus loin, l'auteur n'hésite pas à évoquer les sujets qui fâchent comme la suppression d'avantages acquis comme la journée de repos concédée pour la fête des mères, voire les scandales où ont été impliqués des médecins comme ce fameux pneumologue condamné pour parjure. Un très brillant chapitre précise les mesures prises par l'institution parisienne pour circoncire les conflits d'intérêts. La problématique des big data est bien sûr abordée. Enfin, l'auteur rappelle comment le niveau de rémunération des infirmières se situe en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE. Bref, le programme que présente le directeur de l'institution parisienne qui reconnaît là avoir réaliser un rêve le jour de sa nomination aurait été complet si l'on ne relevait pas un simple oubli. Martin Hirsch n'évoque jamais le suicide de Jean-Louis Mégnien qui a pourtant ébranlé la communauté médicale. Silence sur une affaire dans les mains de la justice ou déni, l'absence de tout propos ouvre la voie aux interprétations. Le harcèlement moral n'existerait-il pas à l'AP-HP ? En attendant, le directeur n'a pas ces pudeurs sur le harcèlement sexuel pratiqué par des médecins.
Martin Hirsch , L'hôpital à coeur ouvert, éd. Stock, 280 pp., 19 euros.
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