Embryoïdes : la France trace le premier cadre éthique mondial
Alors que les chercheurs de l'Institut Weizmann des sciences en Israël ont annoncé dans Nature avoir développé des structures similaires à l'embryon humain à partir de cellules souches embryonnaires, l'Agence de la biomédecine a élaboré un cadre éthique pour le développement de ces embryoïdes en France.
Ni embryons, ni simples agrégats de cellules souches, ces modèles « méritent un encadrement spécifique », considère le conseil d'orientation. Il propose d'autoriser les recherches sur des embryoïdes intégrés jusqu'à un stade de développement équivalent au 28e jour de l'embryon naturel. Il invite aussi à revisiter la question du consentement, lorsque les personnes donnent leurs embryons ou leurs cellules somatiques (en vue de les générer des cellules iPS) à la recherche. Le conseil rappelle enfin l'interdiction de l'implantation de ces modèles embryonnaires humains dans des utérus (humains ou animaux). Ces embryoïdes ne doivent être utilisés que dans le cadre de recherches scientifiques et ne pas être exploités commercialement.
Le pari de la vaccination anti-HPV pour tous les élèves de 5e
Le gouvernement avait pour objectif de vacciner cette année au moins 30 % de l'ensemble des 800 000 filles et garçons des classes de 5e contre le papillomavirus (HPV). Le coup d'envoi a été donné en octobre, mais le déploiement, piloté par les agences régionales de santé (ARS), est variable d'un territoire à un autre. Si le taux d'adhésion est fort en Bretagne, il plafonne sous les 10 % dans certains collèges de Seine-Saint-Denis.
En novembre, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a revu à la baisse ses ambitions et fixé l'objectif de 150 000 élèves immunisés à deux doses cette année scolaire. Et de reconnaître qu'il lui faudrait faire preuve de ténacité.
L'arrivée du nirsévimab (Beyfortus) a suscité l'espoir de protéger de la bronchiolite tous les nourrissons dans leur première saison épidémique. La France est le seul pays à avoir déployé cet anticorps monoclonal dirigé contre le virus syncytial respiratoire (VRS) à l'échelle de tous les enfants de moins d'un an, qu'ils soient à risque ou pas.
Mais la réalité a rattrapé les ambitions. Quelque 200 000 doses avaient été commandées début 2023, en misant sur un taux d'adhésion de 30 %. Dans les faits, 60 à 80 % des parents ont été demandeurs. Quinze jours après le top départ, les doses à 50 mg pour les moins de 5 kg ont été réservées aux maternités avant que l'ensemble des doses ne le soient aux nourrissons les plus à risque.
Neuroprothèse : un patient parkinsonien retrouve la fluidité de la marche
Il s'appelle Marc et a été diagnostiqué parkinsonien à l'âge de 36 ans. Malgré un appareillage pour la stimulation profonde en 2006, à 62 ans, il ne parvenait à marcher qu'avec de grandes difficultés. Grâce à une neuroprothèse développée par les chercheurs Inserm et CNRS de l'université de Bordeaux en collaboration avec l'équipe suisse de Grégoire Courtine et de la neurochirurgienne Jocelyne Bloch, ce patient a retrouvé une marche fluide. Le concept de ce dispositif d'électrostimulation greffé dans la moelle épinière avait déjà permis à un patient médullolésé de marcher de manière autonome. Son application dans le champ du Parkinson doit beaucoup au chercheur Erwan Bézard qui y voit à l'avenir une troisième étape de la prise en charge de la maladie, après la lévodopa et la stimulation cérébrale profonde.
Nobel de médecine pour le vaccin ARNm contre le Covid
C'était pressenti : le prix Nobel de médecine 2023 a récompensé la chercheuse hongroise Katalin Karikó et le médecin américain Drew Weissman pour leurs découvertes dans le champ de l'ARN messager, qui ont ouvert la voie aux vaccins contre le Covid-19.
La particularité de leur approche a été d'imaginer une vaccination non pas fondée sur la présentation d'une protéine virale ou du virus entier, mais sur un ARNm qui sera converti en protéine (ici la Spike du Sars-CoV-2) afin de déclencher une réponse immunitaire protectrice. Pour en faire un médicament, il a fallu stabiliser et vectoriser l'ARNm, puis contrecarrer la réaction inflammatoire qu'il provoque à l'aide d'un vecteur lipidique. Une prouesse.
Le nirsévimab, une arme contre la bronchiolite chez les nourrissons





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