Quelle est la situation dans votre service ?
L'état d'esprit dans les services de réanimation n'a plus rien à voir avec celui observé lors de la première vague. À la solidarité et au dynamisme succèdent aujourd'hui la morosité et le désarroi. Nous savons que nous allons prendre une seconde vague dans la figure. Et ceux qui acceptent de faire des efforts sont peu nombreux comme par exemple la prise des heures supplémentaires qui ne fait pas recette. Nous ne bénéficions plus des renforts spontanés enregistrés au printemps dernier. Quant à la formation de nouvelles infirmières en réanimation en 14 heures, cela relève de la plaisanterie.
La prise en charge médicale a-t-elle changé ?
Les patients reçus dans le service sont plus gravement atteints notamment du fait de la prescription en amont de corticoïdes. Or cela ne sert à rien en l'absence de mise en œuvre d'une oxygénothérapie. En revanche, seuls 30 % à 40 % de nos patients Covid-19 sont intubés. Le chiffre avait grimpé en mars-avril dernier à 60 %-70 %. Nous ne voyons à l'horizon aucune percée thérapeutique. Les résultats autour du tocilizumab sont contradictoires. Demeure la mise en décubitus ventral des patients, une norme appliquée dès les premiers jours. En ce qui concerne le nombre de lits, nous sommes passés de 16 à 32lits et proches de la saturation. D'autant que les autres patients non touchés par le SARS CoV 2 sont très nombreux.
Au regard de cette situation, une sélection de patients sera-t-elle inévitable ?
Je ne vois rien à court terme qui puisse modifier la situation. Nous serons dans ce cas confrontés et rapidement à des choix impossibles
*Chef de service de réanimation de l'hôpital Avicenne (AP-HP, Bobigny).
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