Vaccins anti-Covid : pas de « stock caché », le ministère s'engage à détailler la répartition par centre

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Publié le 19/01/2021
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

L’élargissement de la vaccination contre le Covid-19 aux plus de 75 ans vient tout juste de débuter mais déjà la grogne se fait sentir. Le jour 1 a été marqué par les critiques, notamment d’élus locaux, mécontents du trop faible nombre de doses arrivées dans leur centre de vaccination. Alors que Pfizer a annoncé des retards de production, Jean Castex a reconnu que la France ne recevrait cette semaine « que 320 000 doses » au lieu des 520 000 initialement prévues, sur un total de 1,6 million de doses. « Mais ce sera rattrapé », a-t-il assuré, lors des questions au gouvernement. Il a également maintenu l’objectif d’un million de personnes vaccinées d’ici à la fin du mois alors que les compteurs affichent pour l’instant 480 000 vaccinés.
Pour répondre à ces critiques, Olivier Véran a promis de « publier en toute transparence le nombre précis de doses dont chaque centre de vaccination dispose ». Une demande qui lui a été faite par Emmanuel Macron, a-t-il précisé.

Des réserves en prévision de la deuxième dose

Le ministère de la Santé a également détaillé l’organisation des stocks pour montrer qu’il n’y avait « pas de stock caché » avec seulement 8 000 doses restantes dans le stock national, « le reste est totalement déployé sur les territoires ». En effet pour l’instant la campagne vaccinale est organisée autour de deux flux. Le premier flux concerne la livraison des Ehpad par les officines. Comme l’avait déjà précisé le ministère la semaine dernière, une montée en puissance est attendue cette semaine. Elle doit permettre jusqu’à 160 000 vaccinations cette semaine. Le deuxième flux est celui des 100 établissements pivots pour la vaccination des professionnels de santé et depuis cette semaine pour alimenter les centres chargés de vacciner les plus de 75 ans. 638 000 doses sont présentes dans ces centres pivots. Avec l’engouement du nouveau public éligible depuis cette semaine et les nombreuses prises de rendez-vous, 330 000 vaccinations pour la semaine sont envisagées, selon le ministère. Mais les 638 000 doses ne vont pas directement toutes sur le terrain et dans les centres de vaccination pour deux raisons. Premièrement car une demi-semaine de stock d’avance doit toujours être conservée en réserve par sécurité. « Car c’est ainsi qu’on conserve un flux qui tient et est solide et pour anticiper des pépins sur les approvisionnements », explique le ministère, comme c’est le cas cette semaine avec le ralentissement inattendu des livraisons de Pfizer. Par ailleurs, dans le stock déjà présent, le ministère sanctuarise le nombre de vaccins nécessaires pour la deuxième injection, « afin de ne pas se retrouver dans 4 semaines à ne pouvoir plus faire que des deuxième rendez-vous et aucune nouvelle vaccination ».

Des fiches techniques pour l'extraction de six doses

Le calcul des doses va également devoir se faire différemment car le ministère de la Santé confirme qu’il faut bien extraire six doses par flacon pour le vaccin Pfizer. « Pour pouvoir extraire cette sixième dose, il y a un élément déterminant : la pratique du geste. Il y a un geste assez spécifique à avoir », souligne le ministère qui précise aussi que certains matériels sont plus appropriés que d’autres. Pour répondre à ce « défi de la sixième dose », le ministère de la Santé annonce donc qu’il va désormais tourner ses approvisionnements vers le matériel le plus approprié. Par ailleurs, il a diffusé des fiches techniques pour contribuer à l’appropriation de ce geste médical, « même si beaucoup y arrivent déjà », et avec des acteurs locaux, des webinaires vont également se mettre en place sur le territoire.
Au-delà du vaccin Pfizer, après la première livraison de 50 000 doses du vaccin Moderna dans 12 points prioritaires la semaine dernière, 74 000 nouvelles devraient être réceptionnées la semaine prochaine. Elles seront distribuées dans les mêmes lieux et huit nouveaux.

Le ministère de la Santé a également fait le point sur le suivi de pharmacovigilance et recense pour l’instant le signalement de 139 effets indésirables graves ou inattendus et cinq décès depuis le début de la campagne vaccinale.


Source : lequotidiendumedecin.fr