Alors que l’accalmie de l’épidémie de Covid-19 en France semble se poursuivre, une autre virose fait parler d’elle. Selon les autorités sanitaires, un cas de contamination humaine par le virus influenza de type A (H1N2)v clade 1C.2.4 d’origine porcine vient d’être confirmé en Bretagne. « Il s’agit de la première détection chez l’Homme de ce virus en France », soulignent la Direction générale de la Santé (DGS) et Santé Publique France.
Comme le rapporte l’agence de santé publique, ce cas est survenu dans les Côtes-d’Armor chez un sexagénaire ayant été en contact avec des porcs vivants au cours de la semaine précédant l’apparition des symptômes. La contamination aurait occasionné un « séjour en réanimation pour infection respiratoire aiguë basse grave » chez ce patient qui présentait en fait des « comorbidités particulièrement à risque d’infection respiratoire grave ».
En cause : un virus influenza « génétiquement proche de virus porcins détectés récemment en Bretagne et ailleurs en France ». En fait, ce microorganisme serait issu d’un clade identifié en 2020 comme émergent parmi la population porcine européenne, précise Santé Publique France. De fait, depuis sa première détection en février 2020 en Bretagne, cet influenza virus A (H1N2)v y serait rapidement devenu dominant, comme dans certaines régions du Danemark, d'Italie, d'Espagne, etc.
Un cas pas si inattendu et probablement sporadique
À l’heure actuelle, des investigations sont en cours afin de s’assurer de l’absence d’autres cas « chez les personnes exposées aux mêmes animaux » et chez les contacts de l’homme touché. L'enjeu est aussi de mieux caractériser le virus en cause, « et notamment […] d'identifier d’éventuels marqueurs d’adaptation à l’homme et de virulence » et d'évaluer « le risque de transmission interhumaine », précisent Santé Publique France et la DGS, qui se veulent toutefois rassurantes.
D’après les deux instances, l’évolution clinique du patient touché apparaît favorable, aucun cas symptomatique n’a pour le moment été détecté parmi ses proches, et des transmissions sporadiques à l’homme de virus influenza d’origine porcine pour la plupart bénignes auraient déjà été enregistrées dans le monde, sans déclencher d'épidémie. « Depuis janvier 2021, une dizaine de cas d’infection humaine par des virus A (H3N2)v, A (H1N1)v et A (H1N2)v d’origine porcine ont été détectés aux États-Unis, au Canada, en Australie, à Taïwan, au Danemark et en Allemagne », rapporte Santé Publique France. En fait, depuis la pandémie de 2009, aucune « chaîne de transmission soutenue » n’aurait été rapportée. « Cet évènement, survenant dans une région française caractérisée par une grande densité d’élevages porcins, n’est [...] pas un phénomène inattendu », juge en outre l’agence de santé publique.
Rechercher en parallèle le SARS-CoV-2 et le virus influenza
Quoi qu’il en soit, en attendant les résultats des enquêtes, les autorités sanitaires semblent rester vigilantes et recommandent, en l’absence d’épidémie de grippe saisonnière, de coupler le dépistage du SARS-CoV-2 avec la recherche de cet influenza virus chez les personnes à risque – soit chez les sujets vivant en Bretagne présentant des symptômes évocateurs de grippe ayant été en contact avec des suidés dans les 10 jours précédant les premiers signes. « En raison de la circulation active de ce virus en Bretagne, nous vous demandons de bien vouloir réaliser une recherche systématique de virus grippaux (type et sous-type) et ce, en parallèle de la recherche de SARS-CoV-2, chez toute personne exposée à des porcs ou des sangliers, et présentant un tableau clinique compatible avec une infection respiratoire aiguë », invite un DGS Urgent daté du 10 septembre . « [Tout] cas suspect est [signalé] par le clinicien ou le biologiste [le] prenant en charge à l’ARS qui transmet le signalement dans les plus brefs délais à Santé publique France », ajoute cette dernière.
Devant tout cas possible, avant même l’obtention des résultats des examens biologiques, une recherche de sujets co-exposés ou de cas contacts peut être lancée. Et ce, « au cas par cas, à l’issue d’une concertation entre l’ARS, Santé Publique France et un infectiologue référent au besoin », précise l’instance de santé publique.
Pour plus de détail, Santé Publique France conseille de se référer à l’avis du Haut Conseil de santé publique du 22 juin 2018.
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