Crée 10 ans plus tôt à l’initiative de l’OMS, la Semaine européenne de la vaccination (SEV) a démarré ce dimanche 23 avril sous la houlette du ministère de la santé et de Santé publique France. L’institut fait notamment le point sur la situation dans le pays en rappelant l’importance du médecin traitant. Elle remarque aussi que l’adhésion des Français n’est pas la même, selon les régions et les vaccins. Toutefois, la couverture vaccinale à 24 mois demeure heureusement peu impactée par les questionnements de la population.
Les Parisiens moins méfiants que les Marseillais
Les Français s’avèrent d’autant moins réticents aux vaccins s’ils se jugent bien informés. Le médecin traitant restant la première source d’information car ils inspirent toujours confiance. Selon les données intermédiaires du Baromètre santé 2016, 75 % des 15 -75 ans se déclarent favorables à la vaccination. Cependant, ce pourcentage d’adhésion varie beaucoup en fonction des régions : les habitant d’île de France et du Centre Val de Loire étant les plus bienveillants (78 % et 80 % de personnes favorables). Alors que les habitants du sud-est du pays émettent davantage de réserves avec un pourcentage arrivant à 72 % de pro-vaccins en Auvergne Rhône-Alpes et 71 % en PACA et en Occitanie. Pour le Dr Christine Jestin, responsable de l’unité chargée de la prévention des risques infectieux à Santé publique France, « cette disparité existe depuis longtemps et s’explique probablement par des facteurs culturels ».
Si en majorité les Français perçoivent bien l’efficacité du processus certains vaccins suscite bien plus l’approbation que d’autres. En effet, les vaccins contre la grippe saisonnière, l’Hépatite B ou le papillomavirus déclenchent le plus de réticences. « Aujourd’hui, l’adhésion systématique des Français à la vaccination de façon générale n’est plus globale. Des hésitations et des questionnements s’expriment autour de certains vaccins et plus particulièrement sur la question des possibles effets indésirables. », souligne le Dr Jestin. C’est le cas par exemple de l’hépatite B où le doute « reste ancré » malgré des études montrant qu’il n’augmentait nullement le risque de sclérose en plaque. Néanmoins, point positif : « on observe une légère amélioration de la confiance sur les vaccins contre le papillomavirus et la grippe saisonnière », affirme le médecin.
Peu d’impact sur la couverture vaccinale de 2016
L’institut mesure chaque année la couverture vaccinale en se basant sur les certificats de santé de l’enfant, les enquêtes en milieu scolaire ou les données de l’Assurance maladie. Ils se trouvent que, malgré les hésitations de la population, les couvertures vaccinales demeurent stables. On constate même une tendance à la hausse chez les enfants de 24 mois. « Pour la plupart des vaccins, l’hésitation vaccinale mesurée auprès des Français n’impacte pas directement la couverture vaccinale. Il existe bien en France un consensus social en faveur de la vaccination, qui se nourrit en grande partie de la capacité des professionnels de santé à rassurer les parents », explique Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste et responsable de l’unité chargée des infections respiratoires et de la vaccination à Santé publique France.
Que ce soit contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, ou les infections invasives à haemopilus influenzae b (Hib), tous ces vaccins ont des taux de couvertures proches de 97 %. Par ailleurs, celle du vaccin contre l’HBV continue d’augmenter atteignant 88 % et celle contre le pneumocoque dépasse le seuil des 90 %. En revanche, si la couverture vaccinale contre le méningocoque C a légèrement progressé, elle reste insuffisante (70 %) et ne permet donc pas aujourd’hui de protéger les nourrissons, surtout que plus on avance en âge, plus la couverture vaccinale diminue.
En outre, le gradient Nord Sud déjà constaté concernant l’approbation de la population face aux vaccins est aussi visible quand on regarde la couverture vaccinale. Celle-ci s’élève notamment à 38 % pour le méningocoque C et 32 % pour le virus HPV dans les Hauts-de-France contre respectivement 14 % et 17,5 % en région PACA.
Un site pour mieux informer le publique
Ayant constaté que l’information est essentielle pour réduire les réticences des Français, le ministère de la Santé et santé publique France ont décidé de profiter de cette semaine européenne pour lancer vaccination-info-service.fr, un site de référence sur la vaccination à destination du public. Pour garantir la fiabilité des informations délivrées, des partenaires institutionnels et des experts ont élaboré et validé son contenu. « En ce qui concerne les questions d’actualité, je pense notamment à la disponibilité de certains vaccins, il y a des liens qui renvoient vers le site de l’ANSM qui est plus à même de répondre à ce type d’interrogation », renseigne Sandrine Randriamampianina, en charge du site à Santé publique France. S’il vient juste d’être mis en ligne, il sera développé et adapté en fonction des demandes des Français.
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